Le parti du Dr Soumana Sako, la CNAS-FASO Hèrè a tenu, le mardi 18 novembre 2014, une conférence de presse à son siège sis à Hamdalaye. Objectif : Présenter à l’opinion nationale et internationale sa position par rapport au processus d’Alger et le document de synthèse proposé par la médiation internationale, les graves malversations financières entourant l’acquisition du second avion présidentiel et les marchés du ministère de la défense nationale, les récents développements de la crise Ebola au Mali et les évènements politiques au Burkina Faso. La dite conférence était animée par le secrétaire général du parti, l’ingénieur Soumana Tangara, le secrétaire général du parti, Edmond Dembelé, Mme Traoré Thiero Bah et Ibrahim Oualoguem, tous membres du bureau politique. Lors de ce point de presse, la CNAS-FASO HÈRÈ a rejeté sans réserve le document de synthèse mis sur la table des pourparlers d’Alger et dénonce le double langage des pouvoirs publics. Selon le parti, le Gouvernement malien se dit satisfait d’un document de synthèse qui propose en réalité « un système confédéral (donc pire que le fédéralisme)».
Dans la déclaration liminaire lue par le secrétaire général du parti, Soumana Tangara, le parti indique que tout en clamant urbi et orbi son attachement au caractère républicain et laïc de l’État ainsi qu’au respect de l’intégrité territoriale de notre pays et son rejet de toute formule d’autonomie et de fédéralisme, le Gouvernement malien se dit satisfait d’un document de synthèse qui propose en réalité un système confédéral (donc pire que le fédéralisme). Or, ajoute la CNAS, outre les nombreuses contradictions et incohérences qui le caractérisent, le document de synthèse de la médiation fondamentalement entériné par le Gouvernement est sous-tendu par une analyse erronée des causes profondes de la rébellion armée au Nord du Mali, viole la constitution de la République du Mali, constitue une attaque frontale contre la République, prétend faire marche arrière à la roue de l’Histoire, renvoie aux calendes grecques le désarmement des groupes rebelles, légitime les groupes séparatistes armés et terroristes, viole les règles de la discipline et de la justice militaires, hypothèque lourdement l’unité nationale, viole les résolutions pertinentes du conseil de sécurité, fragilise et discrédite l’Etat central, consacre la mise de la République du Mali sous tutelle de l’Algérie et dénote un manque total de perspective historique. Contre toute logique, s’interroge la CNAS, comment un pays qui n’a pas pu, faute de capacités humaines techniques, matérielles et financières suffisantes, tant au sommet qu’au niveau local, ‘’réussir’’ la décentralisation, peut-il sauter à l’étape supérieure, celle d’une soit disant « régionalisation » (en fait, de la Confédération) dont personne n’est demandeur au Mali? Le Parti de l’ex premier ministre condamne le mépris manifeste que les pouvoirs publics affichent à l’endroit des partis et associations politiques dans le traitement du dossier du Nord. « Ces acteurs pourtant incontournables dont certains ont joué un rôle de premier plan dans l’accession de notre pays à l’indépendance et dans la conquête de la démocratie pluraliste au Mali, sont même exclus de la soit disant « campagne d’information et de sensibilisation » lancée par le Gouvernement », expliquent les cadres du parti. Pour contrer ces « développements porteurs de gros dangers » pour l’avenir du Mali, la CNAS a lancé un appel pressant à la mobilisation générale de toutes les forces patriotiques, progressistes, démocratiques et républicaines ainsi qu’à la vigilance des pays frères et amis pour faire échec au plan diabolique visant à détruire le Mali en tant que République démocratique, laïque et unitaire. Ainsi, selon les leaders du parti, dans un avenir proche, la CNAS-Faso Hèrè se propose de lancer, conjointement avec d’autres partis et forces sociales, une initiative consistant à tenir le 3éme Round du processus de Table Ronde qui avait, le 8 décembre 2012, débouché sur l’adoption du Manifeste pour la Nation par l’essentiel de la classe politique et de la société civile.
Malversations financières, Ebola et les évènements politiques au Burkina Faso
Concernant les malversations financières entourant l’acquisition du second avion présidentiel et les marchés du ministère de la Défense, les cadres de la CNAS Faso Hèrè dira que le Peuple malien, ainsi que la communauté internationale sont en droit d’attendre du Président de la République qu’il s’adresse publiquement et solennellement à la Nation et l’éclaire sur son rôle réel et sa part éventuelle de responsabilité personnelle dans la conception et l’attribution des contrats et marchés sulfureux dénoncés par la Cour suprême et le Bureau du Vérificateur Général. « Sauf à laisser persister et accréditer dans l’opinion publique nationale et internationale un lourd soupçon de connivence de leur part avec des criminels à col blanc, le Président de la République et son Premier Ministre se doivent de prendre sans délai et d’annoncer publiquement les inéluctables sanctions draconiennes qui s’imposent contre les auteurs et complices des ignobles malversations financières perpétrées aux dépens du Peuple et de l’Etat maliens ».
Sur les récents développements de la crise Ebola au Mali, la CNAS Faso Hèrè explique qu’il est fort à craindre que notre pays ne se trouve confronté à un véritable ‘’Pasteurgate’’ ou « Ebolagate » dont seule une enquête internationale indépendante dirigée par l’OMS permettrait de démêler l’écheveau et de traquer les commanditaires et les bénéficiaires de ce qui a tout l’air d’un complot contre la santé publique. La CNAS-Faso Hèrè exige qu’une suite judiciaire appropriée soit donnée aux résultats de l’enquête ordonnée par le Président de la République à l’encontre de toutes personnes physiques ou morales, y compris l’institut Pasteur et ses responsables, impliquées dans l’imbroglio ayant abouti à la mise en danger de la vie de toute une Nation et de l’économie nationale.
Sur les évènements politiques au Burkina Faso, le parti de l’ex premier ministre salue les Forces patriotiques, progressistes, républicaines et démocratiques du Burkina Faso pour leur héroïsme qui a désormais consacré la date du 31 octobre 2014 comme celle de la victoire du Peuple sur les velléités monarchique d’un clan. La CNAS-Faso Hèrè demande aux nouvelles autorités du Burkina Faso d’honorer les mandats d’arrêt lancés par le Gouvernement malien contre les leaders du MNLA et du HCUA / Ança Eddine qui avaient trouvé refuge, gîte, couvert et appui multiforme à Ouagadougou. Elle espère, aussi, qu’après les évènements du 31 octobre 2014, s’ouvre désormais une nouvelle page de concorde et de solidarité entre les peuples du Burkina Faso et du Mali pour un retour rapide de la paix et de la sécurité dans le Nord du Mali.
Madiassa Kaba Diakité