La commission électorale nationale indépendante (Céni), a annoncé le dimanche 23 juin 2019, les résultats officiels de la présidentielle à Mauritanie. Sur un taux de participation de 62,66%, l’ancien président Mohamed Ould Ghazouani a été proclamé réélu avec 52,01% des suffrages exprimés.
Le président candidat à sa propre succession, Mohamed Ould Ghazouani, s’était autoproclamé vainqueur de ces élections avant même l’annonce des résultats par la commission électorale nationale indépendante (Céni). Le dimanche, la Céni a confirmé la réélection du général à la retraite de 62 ans, avec un large écart devant les opposants Biram Ould Dah Ould Abeid (18,68%) et Sidi Mohamed Ould Boubacar (17,87%), selon les chiffres officiels donnés par l’AFP et la France 24. Ces résultats ont scandalisé les candidats des partis d’oppositions comme Biram Ould Dah Ould Abeid, arrivé deuxième sur la liste qui déclare lors de la conférence de presse de l’opposition : « nous lançons un appel au peuple mauritanien….. Pour qu’il résiste, dans les limites de la loi, à cet énième coup d’État contre la volonté du peuple ». En affirmant que l’opposition usera de « tous les moyens légaux » pour contester ces résultats qui n’indiquent pas la volonté du peuple, le candidat Sidi Mohamed Ould Boubacar dira : « nous rejetons les résultats des élections et estimons qu’ils n’expriment en aucune manière la volonté du peuple mauritanien ». Les deux candidats malheureux de la course présidentielle s’étaient tous plaints des nombreuses irrégularités le jour du scrutin, en plus de l’expulsion de représentants des partis de l’opposition de certains bureaux de vote. Mais la commission électorale nationale indépendante (Céni) avait par contre déclaré qu’aucun problème majeur n’avait été signalé. Le président sortant Mohamed Ould Abdel Aziz avait quant à lui averti, à plusieurs reprises que le pays pourrait retomber dans l’instabilité, si le candidat choisi n’était pas élu. Un général arrivé au pouvoir lors d’un coup d’État en 2008, qui remportera les élections, une année après son coup d’État, et réélu en 2014, dans des sondages fortement boycottés par l’opposition. Selon l’AFP et France 24, c’est à cet ancien président que doit la réforme de l’armée du pays, la répression des djihadistes et le développement des régions isolées. L’homme s’est affiché très proche de l’actuel président par sa présence à côté de lui, au moment de son autoproclamation comme vainqueur des élections avant même les résultats officiels. Puisque tous les candidats avaient promis une amélioration du niveau de vie de la population, à un moment où, la croissance économique de 3,6% de 2018. Une croissance qui n’est pas suffisante pour répondre aux besoins d’une population en croissance rapide comme l’estime la banque mondiale. La banque mondiale a appelé selon France 24, à la résolution des obstacles, la corruption en particulier, dans le secteur privé, ainsi que l’accès difficile au crédit, après s’être félicitée de la « stabilisation macro-économique » du pays où la croissance économique devrait atteindre en moyenne 6,2% entre 2019 et 2021.
ISSA DJIGUIBA
Le Pays