Constituée d’une cinquantaine de démembrements à travers le Mali et de près de 4 000 associations membres, la Coordination des Associations et ONG féminines du Mali (CAFO) semble traverser une crise existentielle. Elle a été créée en 1994, mais au moins deux tendances réclament aujourd’hui la présidence de la structure.
Samedi 30 décembre 2017. Une assemblée générale de la CAFO se tient à Bamako et met en place un bureau de 23 membres, avec comme Présidente Madame Dembélé Ouleymatou Sow, ancienne Secrétaire générale, suspendue de ses fonctions en 2010 par le bureau de l’époque. Quelques jours plus tard, le bureau intérimaire, dirigée par Madame Kéita Fatoumata Cissoko, déclare nul et non avenu ce bureau. L’assemblée générale ayant élu Madame Dembélé n’a aucune légitimité, soutient la Présidente par intérim, car elle n’a pas respecté pas les règles de l’organisation qui prévoient au moins 2/3 des membres pour convoquer une assemblée générale. Or, selon elle, seuls 5 membres sur 23 ont adhéré à cette assemblée.
Cette crise au sein de la CAFO n’était-elle pas prévisible, après le départ de sa Présidente, Madame Traoré Oumou Touré, nommée ministre de la Promotion de la femme en avril 2017 ? Si elle refuse de parler de crise, la Présidente par intérim assure que si un bureau n’a pu être mis en place depuis c’est en raison de la situation sécuritaire du pays. « Mais les instances au niveau local sont en train d’être renouvelées. D’ici fin janvier, nous pourrons élire le nouveau bureau », promet-elle. Mais l’image de la CAFO en aura pris un coup et ceci est regrettable, selon certains acteurs.
Même si elle n’est pas membre de la CAFO, cela inquiète Madame Bouaré Bintou Founé Samaké, Présidente de Wildaf Mali et de la Convergence des Femmes du Mali, une structure qui gère un projet avec la CAFO. « Parce que, suite à la crise, le partenaire a souhaité cela ». Tout comme la CAFO a été capable de désigner des membres pour ce projet, les deux tendances peuvent et doivent s’entendre pour mettre en place une instance consensuelle, estime Madame Bouaré. Car, « si la CAFO ne marche pas, c’est une perte pour toutes les femmes du Mali. Pour résoudre la crise, il faut revenir aux textes et c’est aux structures membres de le faire ». Mais, malheureusement, « lorsque les femmes adhèrent à une association, elles ne s’informent pas des droits et devoirs. Quand il y a crise, celles qui veulent se prononcer se rendent souvent compte qu’elles ont perdu leurs droits de membre », constate Madame Boiré.
Journal du mali