Après sept ans, la biennale artistique et culturelle fait son ” grand ” retour au Mali. L’édition de Bamako, estampillée « spéciale « qui a démarré hier après-midi, est placée sous le signe de la réconciliation nationale.
Jamais dans l’histoire moderne, la réaffirmation de l’identité culturelle du Mali n’aura été autant impérieuse. L’historien IBK qui sait la Culture, la vit, l’use comme outil de construction nationale et de diplomatie, comme le qualifie, le ministre de la Culture, a compris le substratum indispensable qu’est la culture pour le retour de la paix et le maintien de l’unit← et de la cohésion au Mali.
Notre riche héritage culturel connait un traumatisme sans précédent avec le déferlement de groupuscules terro-bandits, suite à la crise politico-sécuritaire au Mali. Cette invasion a été d’une brutalité inouïe à l’image de la cité sainte de Tombouctou. A la brillante civilisation qui distingue le Mali, les djihadistes autoproclamés substituent les ténèbres du moyen âge.
” En ce siècle atroce dans la vie même de l’homme est menacée par les agressions et les aliénations de toutes sortes, seule la culture, et c’est seulement en cela que réside son imminente dignité, seule la culture peut donner ¢ l’homme une chance de salut “, déclarait Moussa Traoré, à la clôture de la biennale de 1986.Un constat d’une rare perspicacité vu la situation qui prévaut au Mali et ailleurs dans le monde.
Le retour de la biennale en plus d’être une exigence de l’accord issu du processus d’Alger, cette manifestation culturelle de Kayes à kidal, « résonne comme un creuset véritable des valeurs de cohésion sociale. Ce rendez-vous au sens propre comme au sens figuré est un effort de rapprochement des peuples dans une dynamique de destruction des barrières entre eux “, a précisé Diaye Ramatoullaye Diallo, ministre malien de la Culture.
Durant une semaine, près de 800 participants venus des régions, de la diaspora, des associations de jeunes et de personnes vivant avec un handicap mettront en avant la culture comme seul rempart aux instabilités de toutes sortes. Le rendez-vous de Bamako se veut un signal fort à l’endroit de la jeunesse malienne afin qu’elle s’approprie la culturelle comme facteur de son développement et de son plein épanouissement.
Même spéciale, la biennale, reste fidèle à l’idéal qui la fonde : bâtir et consolider la nation malienne, comme le rend compte ce discours de Modibo Keita à l’occasion de la clôture de la cinquième semaine nationale de la jeunesse de 1967 : ” Les rencontres chaque année des jeunes de toutes nos régions qui s’affrontent dans des compétitions saines de tous genres leur permettent de mieux se connaitre, et renforcer les assises de la nation malienne. Car ce qui fait une nation, c’est, certes comme l’a dit excellemment Renan, un passé commun, des douleurs communes, mais aussi des ferveurs, des communions et des enthousiasmes communs “.
Source: Maliactu.info