Si la situation n’était pas aussi dramatique, une comparaison entre Kidal et le fameux western s’imposerait. Entre les bons (la population malienne et ses représentants), les brutes (les groupes armés) et les truands (les trafiquants), les tractations semblent difficiles et le processus de paix que les autorités politiques tentent de remettre à l’ordre du jour ne semble pas être en mesure de pouvoir aboutir. D’autant moins que les mouvements signataires sont désormais la proie des « brutes », avec le soutien des « truands », qui s’invitent à la table des négociations pour protéger leurs intérêts en infiltrant notamment le Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA).
Les véritables intentions de certains nouveaux membres du MAA ou du HCUA ne sont aujourd’hui plus un secret : ces anciens combattants du MUJAO et d’Ansar Eddine veulent à la fois s’affranchir de la tutelle de leurs mouvements d’origine, affaiblir le MNLA, autre groupe signataire devenu trop puissant, et contrôler seuls les trafics de drogue et de carburant dans la région. Pour réaliser ces objectifs, ces truands utilisent tous les moyens mis à leur disposition et n’hésitent pas à trahir pour réussir.
Annoncée par la presse en avril, la capture de Mohtallah Ag Attaher, qui avait été impliqué dans une action terroriste en décembre 2013 en fournissant son soutien à une attaque suicide contre la MINUSMA à Kidal, trouverait aujourd’hui une explication. Une rumeur persistante avait fait état d’une dénonciation par un membre d’Ansar Eddine ou d’AQMI de Mohtallah Ag Attaher aux forces de sécurité. On connaît aujourd’hui le nom du délateur : il s’agirait d’un certain Malik Ag Wanasnat, un des membres fondateurs d’Ansar Eddine, et ex officier des renseignements généraux du Gouvernorat de Kidal.
La dénonciation aux forces de sécurité de Mohtallah Ag Attaher par Malik Ag Wanasnat aurait pour origine la trop grande proximité du premier avec Iyad Ag Ghaly, leader d’Ansar Eddine. On peut désormais se demander quelle sera la prochaine étape pour Malik Ag Wanasnat, qui semble avoir profité de ses anciennes relations pour devenir l’un des patrons de la mafia de Kidal.
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