De sources dignes de foi, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga est attendu à Kidal, pour un séjour de 48 heures, les jeudi et vendredi prochains.
Ce déplacement dans la capitale de l’Adrar de l’Ifoghas est le premier du genre depuis sa nomination en tant que Premier ministre, au mois de décembre 2017. A cet effet, les préparatifs de cette visite vont bon train. De sources locales, les échanges porteront sur la mise en œuvre de l’accord et surtout la présidentielle de juillet prochain. D’ailleurs, ce scrutin semble être la priorité absolue des plus hautes autorités du pays. Pour ce faire, même les municipales partielles prévues au mois d’avril prochain, ont été reportées après la présidentielle.
Avant l’étape de Kidal ville, le Premier ministre qui sera à la tête d’une délégation comprenant plusieurs membres de son gouvernement, se rendra d’abord à Tessalit où il échangera avec l’unité de l’armée malienne sur place. A Kidal, il aura des discussions avec le gouverneur de la région, Sidi Mohamed Ichrach, l’Aménokal l’honorable Mohamed Ag Intalla, le président de l’autorité intérimaire Hassane Ag Fagaga et d’autres acteurs de la société civile. Après Kidal, le Premier ministre et sa suite sont attendus à Gao puis Tombouctou. En tout cas, toutes les dispositions sont prises pour le bon déroulement de ce séjour. La CMA qui assure la sécurité de Kidal a promis de s’investir pour que cette visite puisse bien se passer. Toutefois, certains de ses leaders ont déploré le non respect de certains engagements tels que la non-opérationnalisation des autorités intérimaires et du Mécanisme opérationnel de Coordination (MOC), la non révision des listes électorales dans cette partie du territoire malien, le retard dans le démarrage du processus de rapatriement des réfugiés et déplacés, etc. Autant de contraintes qui, selon certains, peuvent empêcher la tenue sereine de la présidentielle prochaine.
Il est à noter que pour ce scrutin, le Premier ministre a promis la confection de cartes d’électeurs qui remplaceront les cartes NINA. Il faut préciser que le dernier recensement administratif à vocation d’état-civil (RAVEC) s’est déroulé sur toute l’étendue du territoire national excepté les régions de Kidal, Ménaka et Taoudeni. Il n’est donc pas exclu que le Premier ministre en fasse cas lors de son déplacement.
Il convient de rappeler que l’actuel Premier ministre devait faire partie de la mésaventure de mai 2014 lorsque la visite de l’ancien chef du gouvernement Moussa Mara a entrainé des affrontements contraignant les militaires à sortir de la ville. Envoyé la veille de ce déplacement comme précurseur en tant que ministre de la Défense, l’avion de Soumeylou Boubèye Maïga n’avait pu atterrir à cause de l’occupation de la piste par des manifestants. D’aucuns avaient indiqué qu’il avait même déconseillé à Moussa Mara de s’y rendre. Il démissionnera quelques jours plus tard avant de revenir aux affaires par la porte de ministre secrétaire général de la présidence de la République. Une nomination intervenue suite à la publication d’un rapport d’une commission d’enquête parlementaire qui l’a blanchi.
Source: kibaru