Uhuru Kenyatta est arrivé samedi 25 août à Washington pour une visite de quatre jours aux Etats-Unis suite à l’invitation de Donald Trump.
Le président américain reçoit son homologue kényan ce lundi 27 août à la Maison Blanche, pour la première rencontre bilatérale officielle entre les deux hommes. C’est la deuxième fois seulement que Donald Trump invite un dirigeant africain, après le Nigérian Muhammadu Buhari en avril 2018. Les deux chefs d’Etats doivent discuter coopération régionale et questions sécuritaires, mais aussi commerce et investissements.
Lors de leur rencontre, ce lundi à la Maison-Blanche, Uhuru Kenyatta et Donald Trump devraient discuter sécurité, et notamment du processus de paix au Soudan du Sud, alors que les négociations continuent à Khartoum entre le gouvernement et les rebelles sous l’égide de l’IGAD.
Mais aussi de lutte contre le terrorisme. Le Kenya est en effet le partenaire privilégié des Etats-Unis dans la lutte contre le groupe al-Shabab, affilié à al-Quaïda, en Somalie. Or, depuis l’élection de Donald Trump, les Etats-Unis ont intensifié leur présence dans le pays ainsi que les frappes contre le groupe islamiste.
Accords économiques en vue
Selon Njeru Githae ambassadeur kényan à Washington, la rencontre a toutefois avant tout des objectifs économiques. « De nombreux projets d’accords sont en négociations et nous espérons qu’ils seront signés » a-t-il déclaré.
Le Kenya souhaite augmenter ses exportations vers les Etats-Unis au sein de l’AGOA, la loi sur la croissance et les opportunités de développement en Afrique, et même entamer des négociations sur des accords post-AGOA en vue d’un accès facilité au marché américain pour les produits kényans.
Uhuru Kenyatta souhaite aussi attirer des investissements. Il rencontrera d’ailleurs des représentants du monde des affaires ce lundi matin. L’occasion pour le président kényan de chercher soutien et financement pour le développement de l’industrie kényane, un des quatre piliers de son programme pour le pays.
♦ Deux pays aux liens privilégiés
« Cette rencontre va réaffirmer les relations entre les Etats-Unis et le Kenya en tant que pierre angulaire de la paix et de la stabilité en Afrique et dans la zone indopacifique » indique le communiqué de la Maison Blanche.
Depuis la fin du régime autoritaire de Daniel Arap Moi en 2002, le Kenya, grâce à son économie dynamique, à sa relative stabilité et à sa position stratégique, est l’allié privilégié des pays occidentaux en Afrique de l’Est.
Pour les Etats-Unis, il est avant tout un partenaire dans la lutte contre le terrorisme. Une coopération qui a débuté suite à l’attaque de l’ambassade américaine à Nairobi par al-Qaïda en 1998 et qui s’est considérablement renforcée ces dernières années dans le cadre de la lutte contre les Shebabs en Somalie, avec de l’entrainement militaire, du partage de renseignement et des financements.
Aujourd’hui, le Kenya est le pays d’Afrique subsaharienne qui reçoit le plus d’aides américaines tous secteurs confondus. Et jusqu’ici, ni le passage d’Uhuru Kenyatta devant la Cour pénale internationale, ni la main tendue du président kényan à la Chine, ni les propos de Donald Trump sur les pays africains n’ont ébranlé durablement les relations diplomatiques entre les deux pays.
Si certains diplomates kényans faisaient part de leurs incertitudes suite à l’élection de Donald Trump, cette invitation de la part du 45e président des Etats-Unis semble avoir calmé leurs doutes.
RFI