« Nous devons mettre tout le monde en alerte », avait déclaré jeudi le président kényan William Ruto, lors d’une réunion de coordination de la réponse « multi-agences » à ces inondations, soulignant notamment la nécessité de déplacer les habitants des zones menacées.
Les services météorologiques ont averti que des précipitations « fortes, à très fortes » sont prévues jusqu’en mai dans plusieurs régions du pays.
La « grande saison des pluies » a débuté fin mars au Kenya et doit durer jusqu’à fin mai-début juin.
Dans plusieurs pays d’Afrique de l’Est, les pluies saisonnières se combinent cette année au phénomène climatique El Niño, qui a débuté mi-2023 et pourrait durer jusqu’au mois de mai, avait prévenu le 5 mars l’Organisation météorologique mondiale (OMM).
Outre une augmentation des températures, El Niño provoque des sécheresses dans certaines parties du monde et de fortes pluies dans d’autres.
En Tanzanie, 155 personnes ont péri à travers le pays en raison des fortes pluies « liées à El Niño » qui ont provoqué inondations et glissements de terrain, a annoncé jeudi le Premier ministre Kassim Majaliwa.
Plus de 51.000 foyers et 200.000 personnes ont été touchés, environ 236 personnes ont été blessées, plus de 10.000 habitations « endommagées à divers degrés » et de nombreuses cultures et infrastructures (routes, ponts, voies ferrées) détruites, a-t-il détaillé.
Au Burundi, les autorités ont fait état de 96.000 déplacés internes en raison des pluies quasi incessantes depuis plusieurs mois.
En Somalie, au moins quatre personnes ont été tuées depuis le 19 avril après des crues soudaines, selon l’Ocha.
En Ouganda, pays enclavé, les intempéries ont fait deux morts et entraîné le déplacement de plusieurs centaines de personnes.
El Niño a déjà fait des ravages dans l’est de l’Afrique par le passé.
En décembre, au moins 89 personnes avaient été tuées dans des glissements de terrain et inondations causés par des pluies diluviennes dans le nord de la Tanzanie.
Sur l’ensemble de la région, plus de 300 personnes avaient péri. En Somalie, plus d’un million de personnes avaient été déplacées par des inondations.
D’octobre 1997 à janvier 1998, de gigantesques inondations nourries par les pluies torrentielles causées par El Niño avaient fait plus de 6.000 morts dans cinq pays de la région.
Avec AFP