Pour bénéficier de l’appui et de l’accompagnement des magistrats de la cour d’Appel de Bamako, le ministre Garde des Sceaux et son équipe ont été à leur rencontre. « Cette visite s’inscrit dans le cadre d’une traditionnelle que les Gardes des Sceaux ont eu depuis un certain temps, de venir échanger auprès des animateurs des grandes juridictions », explique le ministre. A cet effet, la visite avait pour but de trouver des solutions aux difficultés rencontrées par le personnel. Aux magistrats, Mamoudou Kassogué montre que sa nomination à la tête du département n’est autre chose que l’expression de la volonté divine. Parce qu’en réalité, a-t-il avancé, je n’ai rien de spécial ni en termes d’intelligence, ni en termes de compétence qui fassent que je mérite ce poste mieux que quiconque. Dans le cadre de l’archichecture du gouvernement, la justice vient en deuxième rang. Chose qui, selon le ministre, est un signe très fort, une marque de considération et de confiance. C’est pour dire que les autorités ont compris que la justice est au cœur de tout changement, fera-t-il comprendre aux membres de la cour. Le nouveau ministre se dit persuadé que le redressement du pays est impossible sans une bonne justice. « C’est pourquoi, je suis venu pour vous prier de bien vouloir nous accompagner, pour que nous méritions cette confiance placée en nous. Parce que si j’ai accepté ce poste, c’est parce que je sais que je peux compter sur vous, c’est parce que je sais que je ne serais pas seul, et c’est parce que je sais que j‘appartiens à une famille. Une famille dont les différents membres seront mobilisés à mes côtés pour l’atteinte des objectifs », souligne le ministre.
Et d’être clair avec le personnel : « Il ne s’agit plus de servir un régime, ni de servir un homme, mais de servir la justice et le Mali. C’est à cela que je vous invite en demandant votre accompagnement pour la réussite de la transition ». Cet accompagnement, répète-t-il au personnel, je vous le demande « humblement et instamment ». Et de rappeler que les attentes restent très fortes, pour ce qui concerne la justice. Mettant l’occasion à profit, le nouveau Garde des Sceaux s’est penché sur ce que la transition attend de la justice. Il s‘agit du traitement rapide et diligent des dossiers ; la lutte contre l‘impunité sous toutes ses formes ; la lutte contre la corruption ; la mise en place d’une politique pénale ; et ‘accompagnement du gouvernent pour la réussite des réformes politiques et institutionnelles. Invitant les professionnels à la rapidité dans le traitement des affaires, M. Kassougé expose que traiter les dossiers avec lenteur crée des frustrations chez les justiciables. A la justice, il maintient qu’il est attendu beaucoup de diligences et d’efficacités non seulement dans le traitement des dossiers, mais dans la délivrance et la rédaction des actes à établir. Quant à la lutte contre l’impunité, il plaide à ce qu’il y ait de punitions pour tous les actes punissables Cela, ajoute-t-il, afin que ceux qui commettent ces actes sachent qu’on ne peut pas les commettre impunément. Ce qui ne veut pas dire qu’il faudra mettre tout le monde en prison, mais ceux qui méritent d’aller iront en prison, a-t-il dit. Aux dires de Mamoudou, la mise en place d’une politique pénale rassure la population. Laquelle politique passe, pour lui, par le changement de comportement du personnel de la justice. Et de finir par dire que la réussite de cette mission passe par le renforcement du contrôle interne du personnel, celui de la communication entre eux, les différentes juridictions, et la population. « Dans ce chantier qui est ouvert, la participation de tous et de chacun est nécessaire. Nous pouvons réussir que si nous agissons en synergie. Nous n’avons pas le droit d’échouer. Il faudrait votre accompagnement constant pour que cela n’arrive pas », a-t-il conclu. À son tour, le président de la cour, Hamadoun Souleymane a précisé que toutes leurs doléances ont été prises en compte par le prédécesseur du ministre, promettant le soutien de toute la juridiction pour la réussite de la transition.
Mamadou Diarra
Source: Le Pays- Mali