Le secrétaire général du ministère de la Réconciliation nationale, Attaher Ag Iknane, a présidé mercredi à l’hôtel Radisson, la cérémonie de lancement du réseau « Jeunes pour une justice transitionnelle inclusive au Mali ».
C’était en présence du représentant de la Commission vérité, justice et réconciliation (CVJR), Hassane Mohamed, de la vice-présidente du Réseau des parlementaires pour les droits de l’Homme de l’Assemblée nationale, Mme Diallo Aissata Touré, des partenaires du réseau et de nombreux autres invités.
Ce réseau a été initié par ‘’ Think Peace-Mali’’ en partenariat avec l’ONG marocaine ‘’Le Médiateur‘’ pour la démocratie et les droits de l’Homme, et le programme Accord-Mali de l’USAID. Il ambitionne de devenir une force de proposition en matière de justice transitionnelle et permettre aux jeunes Maliens d’être des acteurs actifs dans la dynamique de réconciliation nationale.
Les organisateurs ont profité de l’occasion pour présenter à la CVJR et à l’ensemble des parties prenantes de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger 35 propositions et mesures opérationnelles, structurantes, fondamentales et prioritaires pour une justice transitionnelle inclusive au Mali.
Selon le représentant de ‘’ Think Peace ’’, Fodé Barry, ces propositions portent sur le fonctionnement de la CVJR, la réparation, le traitement réservé aux victimes, l’implication de la société civile et des chefs coutumiers, ainsi que les réformes structurantes à mener. La mise en œuvre de ces recommandations aura un impact positif eu égard à leur incidence horizontale sur la dynamique de justice transitionnelle d’un côté, et sur le processus de réconciliation nationale dans sa globalité de l’autre, a-t-il ajouté.
Fodé Barry d’expliquer que l’institution de ce réseau et la formulation de ces 35 propositions et mesures pertinentes, résultent de quatre rencontres régionales organisées en août, septembre et décembre 2016, à Mopti, Gao, Bamako et Tombouctou et qui ont enregistré la participation de plus de 130 jeunes Maliens originaires de toutes les régions.
Le représentant de la CVJR s’est dit très sensible à cette question de justice transitionnelle parce que la structure à laquelle il appartient en est un maillon essentiel. « Conscients de l’importance de la question de l’inclusivité dans notre politique de justice transitionnelle, nous avons tenu, dès le départ, à ce que toutes les couches de la société malienne soient représentées dans la Commission (organisations de la société civile, représentants des ex mouvements armés, organisations religieuses, associations des victimes etc) », soutiendra Hassane Mohamed, avant de réitérer la disponibilité de la CVJR pour d’éventuelles futures activités avec le nouveau réseau.
La vice-présidente du Réseau parlementaire pour les droits de l’Homme de l’Assemblée nationale a, pour sa part, admis que l’institution de ce réseau va permettre la mise en place d’un cadre formel qui englobera les principaux aspects pour aboutir à un but tant recherché, celui de la réconciliation nationale. Pour Diallo Aissata Touré, la justice transitionnelle dont il est question ne peut se faire sans l’implication des acteurs, des principaux intéressés, elle ne peut non plus se faire de façon théorique sans impliquer tout le monde. Pour finir, elle a assuré le soutien et l’accompagnement des parlementaires aux membres du réseau des jeunes.
Pour sa part, le secrétaire général du département de la Réconciliation nationale s’est réjoui fortement de cette initiative qui s’inscrit en droite ligne des stratégies du gouvernement pour la sortie de crise et ce, dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation. « Le pays vient de sortir d’une crise profonde et la justice transitionnelle est d’un apport appréciable dans la réconciliation entre les uns et les autres. A cet effet, nous avons la Commission vérité, justice et réconciliation qui est à pied d’œuvre pour mettre en œuvre cette disposition très importante qui contribue à la réconciliation entre les Maliens », a déclaré Attaher Ag Iknane.
Il a ensuite rappelé que les crimes qui se sont déroulés pendant la période de crise sont de plusieurs ordres dont certains peuvent être résolus à travers le pardon, la tolérance et des réparations. Il y a aussi des crimes graves d’atteinte aux droits de l’homme qui ne peuvent être résolus qu’à travers la justice, a-t-il tempéré.
« Nous avons des valeurs culturelles et traditionnelles qui régulent ces genres de phénomènes. Le ministère de la Réconciliation nationale accorde une importance capitale à ce réseau dans l’accompagnement de ce processus, donc, nous félicitons beaucoup cette initiative », a conclu Attaher Ag Iknane.
M. SIDIBÉ
Source: essor