Le Groupe Pivot Droits et Citoyenneté des Femmes (GP-DCF), en partenariat avec des organisations de femmes, a organisé le 23 janvier dernier, un atelier de lobbying auprès des autorités traditionnelles et religieuses de la Région de Mopti sur la justice transitionnelle et les violences faites aux femmes.
La rencontre a été organisée avec l’appui financier du Fonds canadien d’initiatives locales (FCIL). Elle a regroupé l’ensemble des chefs de quartier de Mopti et les dignitaires religieux (imams, responsables des églises catholique, protestante et évangélique).
Les travaux de l’atelier ont été présidés par le chef de village de Mopti, Baba Touré. Le but spécifique de la rencontre était d’informer et sensibiliser les autorités traditionnelles et coutumières sur la justice transitionnelle, le bien-fondé et la nécessité d’impliquer les femmes en tant que victimes de la crise et dépositaires des vertus de paix, de cohésion sociale et actrices incontournables du développement durable. Il a été évidemment question de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale.
S’adressant aux participants, la présidente du GP-DCF, Mme Traoré Nana Cissako, a rappelé les graves violations des droits de l’homme perpétrées au Mali depuis le déclenchement la crise multidimensionnelle en 2012. Les femmes et les enfants, de par leur vulnérabilité, ont été les premières victimes de ces violations des droits de l’homme. « Les femmes ont subi toutes sortes d’exactions : flagellation, viol, séquestration, humiliation. Des exactions pouvant avoir des conséquences psychosociales sur elles durant tout le reste de leur vie » a-t-elle fait remarquer.
Tout en saluant la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation qui augure de lendemains meilleurs pour le pays, la présidente du GP-DCF estime que sa mise en œuvre ne pourra être réussie sans une participation inclusive. « Serait-il imaginable de gérer les questions des victimes sans les victimes ? », a-t-elle ainsi interrogé.
Mme Traoré Nana Cissako a aussi évoqué la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies adoptée en 2000 sur les femmes, la paix et la sécurité, pour réaffirmer le rôle important des femmes dans la prévention et la résolution des conflits, les négociations de paix, l’action humanitaire et la reconstruction post-conflit.
Au cours des travaux, une préoccupation est revenue régulièrement : la situation de la Région de Mopti qui, de l’avis des participants, n’est pas prise en compte dans l’Accord pour la paix et la réconciliation. Mopti n’étant considérée ni comme une région du Nord, ni comme une région du Sud.
Les participants, à travers le chef de village de Mopti, Baba Touré, ont pris l’engagement de relayer l’information et de prôner le respect du genre, pilier de la cohésion sociale dans la mise en œuvre des actions de reconstruction nationale.
D. COULIBALY
AMAP-Mopti
Source : Essor