Pas de liberté provisoire pour l’économiste Etienne Fakaba SISSOKO. La demande de liberté provisoire, introduite par ses avocats auprès de la Cour d’Appel de Bamako s’est heurtée à un refus catégorique du Procureur général près de la Cour, ce lundi 14 octobre 2024, après une première audience le 7 octobre dernier, selon une source judiciaire. Conséquences, le directeur du Centre de recherche et d’analyses politiques, économiques et sociales (CRAPES), reste encore en prison.
Après sa comparution ce lundi 7 octobre, le délibéré pour la mise en liberté provisoire l’économiste Etienne Fakaba SISSOKO, a eu lieu ce 14 octobre à la Cour d’Appel de Bamako. Au terme de cette audience, le tribunal a refusé la demande au grand désarroi de Etienne et ses conseils qui avaient introduit une demande de mise en liberté provisoire.
A l’appui de sa demande, les avocats de M. SISSOKO, ont évoqué le besoin, pour lui, de prendre soin de sa Maman qui est diabétique et de pouvoir mieux encadrer ses enfants en cette veille de rentrée scolaire. En prison depuis 7 mois, il dit avoir lui-même des soucis de santé liés à son diabète.
Admis, selon lui, au concours du CAMES dans le domaine des sciences économiques alors qu’il était en détention, cette liberté provisoire doit lui permettre de produire des articles scientifiques pour réussir la phase finale de ce concours.
Étienne dit aussi avoir souci de ses nombreux étudiants à la faculté des sciences économiques. Des étudiants qu’il a hâte de retrouver.
Autant d’arguments soutenus par son avocat Me Mahrouf Sacko qui a pris l’engagement que son client ne va pas quitter le territoire national et ne sera en aucun cas une menace pour la suite du processus avant le jugement au fond de cette affaire en appel. Au nom de son client, il a pris l’engagement “qu’aucune question sensible ne sera abordée par Étienne Fakaba en public ou en privé avant la fin de la procédure”.
Si le procureur s’est dit opposé à cette demande de mise en liberté provisoire, mettant en avant les termes utilisés dans le livre : «Propagande, harcèlement». Il a aussi estimé que le fait pour Étienne Fakaba Sissoko de se retrouver en prison une deuxième fois pour « atteinte au crédit de l’État » n’est pas de nature à plaider en sa faveur.
Après avoir attentivement écouté Étienne Fakaba SISSOKO et son avocat et le ministère public, le juge a décidé de délibérer sur la question le 14 octobre prochain, soit dans une semaine.
Arrêté le 25 mars 2024 et condamné le 20 mai à deux ans de prison, dont une année ferme, avec une amende de de trois millions suite à la publication de son livre «Propagande, Agitation, Harcèlement : la communication gouvernementale sous la transition ».
Depuis son arrestation, le Professeur Sissoko a été transféré à plusieurs reprises. D’abord à la prison de Dioila, à 160 km de Bamako, à la MCA de Bamako, puis à la prison centrale de Kéniéroba, à 75 km de la capitale. « Ces déplacements successifs ont rendu les visites de sa famille plus difficiles et ont contribué à accroître la pression psychologique exercée sur lui », selon ses proches.
Par Abdoulaye OUATTARA