Le juge du 1er cabinet d’instruction du Pôle national de lutte contre la cybercriminalité, Moussa DIARRA, a décidé de maintenir le chroniqueur Mohamed Youssouf BATHILY, dit Ras Bath, en détention. Par la même occasion, il a ordonné le renouvellement de sa détention provisoire, qui devait prendre fin le 28 mars prochain.
Alors que de nombreuses voix s’élèvent pour demander la libération des détenus d’opinion afin d’apaiser la situation socio-politique du pays, le juge d’instruction, dans une ordonnance signée le 18 mars 2025, a ordonné le maintien en détention provisoire de Ras Bath.
Ce dernier est inculpé d’association de malfaiteurs, d’atteinte au crédit de l’État, de ses institutions et de ses gouvernants par le biais des technologies de l’information et de la communication (TIC), ainsi que de crimes et délits à caractère racial, régionaliste ou religieux.
Ces faits, reprochés à Mohamed Youssouf BATHILY, en détention depuis deux ans, sont punis par les articles 175, 147 et 57 du Code pénal, ainsi que par les articles 55 et 56 de la loi n° 2019-56 du 5 septembre 2019 portant répression de la cybercriminalité au Mali. Ces deux dernières dispositions de la loi sur la cybercriminalité sont abordées dans la section 3, relative aux « infractions commises par tout moyen de diffusion publique ».
L’article 55 stipule que sont considérés comme moyens de diffusion publique : la radiodiffusion, la télévision, le cinéma, la presse, l’affichage, l’exposition, la distribution d’écrits ou d’images de toutes natures, les discours, chants, cris ou menaces proférés dans les lieux ou réunions publics, tout procédé technique destiné à atteindre le public et, généralement, tout moyen de communication numérique par voie électronique.
Quant à l’article 56, il prévoit des peines allant de six mois à sept ans d’emprisonnement et des amendes de 500 000 à 10 000 000 de francs CFA, ou l’une de ces deux peines, pour quiconque commet les infractions susmentionnées.
Considérant que les faits reprochés à l’inculpé Mohamed Youssouf BATHILY sont d’une extrême gravité, le juge DIARRA estime qu’il est nécessaire de « préserver l’ordre public en le maintenant à la disposition de la justice jusqu’à sa comparution devant une chambre de jugement, sa détention demeurant l’unique moyen de le maintenir sous-main de justice ».
À cet effet, il ordonne le renouvellement de la détention provisoire de l’inculpé, qui devait prendre fin le 28 mars prochain.
PAR SB