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Justice et droits de l’homme : LE PLAIDOYER DE LA FIDH ET DE l’AMDH

Dans le cadre de la sortie officielle de leur rapport conjoint intitulé : «Face à la crise, faire le choix de la justice», la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) et l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH) ont organisé, vendredi dernier à la Maison de la presse, une conférence de presse sur cette compilation de constats. La conférence était animée par le président de l’AMDH et avocat des victimes, Me Moctar Mariko.

La présidente de WILDAF, Mme Bintou Founè Samaké, le coordinateur du projet conjoint FIDH/AMDH, Drissa Traoré et un membre du bureau national de l’AMDH, Issiaga Fofana étaient les autres conférenciers.
Le document conjoint analyse les moyens et actions déployés par la justice pour lutter contre les crimes les plus graves. Revenant sur plusieurs affaires emblématiques, le rapport montre que certains dossiers ont connu des avancées significatives grâce à la volonté des autorités. Dans son intervention liminaire, le président de l’AMDH a rappelé que depuis 2012, le Nord et le Centre du pays sont agités par un conflit opposant l’Etat à des groupes armés avec comme corollaire des milliers de victimes.
«Les deux dernières années ont vu une recrudescence de violences et des attaques et la perpétration de nouveaux crimes graves. L’ampleur et la gravité des crimes en cours d’instruction sont inédites dans l’histoire contemporaine de notre pays. Nos organisations ont entendu plus de 500 victimes et témoins, ces dernières années. Elles ont initié une dizaine de procédures judiciaires, accompagnant plus de 180 parties civiles devant la justice. Le rapport publié revient sur l’état d’avancement de plusieurs affaires. La FIDH et l’AMDH appellent les autorités et les forces internationales à mettre la justice, le dialogue et le respect des droits humains au cœur de leurs actions».
Me Moctar Mariko a fait savoir que les 12 derniers mois ont permis des avancées considérables avec l’ouverture du procès de l’ex président putschiste Amadou Haya Sanogo et complices, poursuivis pour l’exécution sommaire de plus de 20 bérets rouges. Il y a eu aussi la condamnation par la justice de l’ancien commissaire de la police islamique de Gao, Aliou Mahamane Touré.
Par ailleurs, le président de l’AMDH a rappelé qu’un pôle judiciaire spécialisé dans la lutte contre le terrorisme et une Commission vérité, justice et réconciliation ont été créés et fonctionnent depuis 2015. «Ces derniers mois, nous avons peut-être obtenu par la justice plus que ce qui fut obtenu par les armes : la reconnaissance des crimes des putschistes et des groupes armés. La paix se gagnera par le rétablissement de la sécurité. Toutefois, le rapport décrit aussi comment d’autres affaires n’ont toujours pas fait l’objet de procès, comme les crimes sexuels perpétrés de manière systématique par les groupes terroristes au Nord entre 2012-2013», a relevé le conférencier.
Si des mandats ont été déposés et des dizaines de personnes arrêtées et inculpées, certains n’ont pas été inquiétés alors que ces crimes sont constitutifs de crimes de guerre et/ou contre l’humanité, a fait remarquer Me Mariko. Pour la présidente de WILDAF, entre 2012 et 2013, de nombreux crimes sexuels contre les filles et les femmes ont trait aux viols collectifs, aux mariages forcés, à l’esclavage sexuel et d’autres violences basées sur le genre. «Les enquêtes de nos organisations ont révélé qu’il s’agit des crimes les plus répandus de la période d’occupation des régions septentrionales et une partie de Mopti par les groupes terroristes», a expliqué Mme Bintou Founè Samaké.
Par ailleurs, elle a souligné que les victimes de violences sexuelles, à savoir les femmes et les enfants nés de ces viols, connaissent une situation difficile : perte de leurs moyens de subsistance, isolement ou abandon au sein de la famille et communauté, manque de reconnaissance officielle des enfants et stigmatisation, a encore déploré la présidente de WILDAF.
Quant à Issiaga Fofana, il a souligné la nécessité de la reprise du procès contre Amadou Haya Sanogo et autres dans le dossier des «bérets rouges», notamment dans le plus bref délai. Ceci doit se faire après réception des résultats de la nouvelle expertise en s’assurant que des mesures logistiques et sécuritaires optimales sont prises pour la participation effective des parties au procès, en particulier des parties civiles et témoins.
Il a ajouté que la Cour pénale internationale (CPI) doit poursuivre son enquête sur la situation au Mali depuis 2012, et en particulier sur des violences sexuelles et les crimes commis à Aguelhok.

Mamadou SY

essor

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