Simone Gbagbo et plusieurs autres prisonniers vont-ils retourner en prison? Voilà la grande question que beaucoup se posent, vu que trois ONG des droits de l’homme demandent au Chef de l’Etat Ivoirien de rapporter la mesure d’amnistie. Elle avait été prise le 6 aout dernier.
La FIDH, la LIDH et MIDH reprochent entre autres au Chef de l’Etat Alassane Ouattara de ”violer la loi fondamentale du pays en prenant cette ordonnance d’amnistie” qui relève selon elles, de l’Assemblée Nationale.
Ces trois ONG relèvent également le flou dans la procédure, l’instrumentalisation des victimes à des fins politiques. Elles qualifient l’acte d’Alassane Ouattara d’entorse à la justice et en veulent pour preuve, l’arrêt systématique de six grands procès qui étaient en cours d’instruction
A l’occasion de la journée nationale de la paix célébrée le 15 novembre dernier, ces organisations non gouvernementales affirment avoir déposé le 5 octobre 2018, un recours en annulation de l’ordonnance d’Amnistie.
La Cour Suprême en ligne de mire
Le président ivoirien a jusqu’au mois de février 2019 pour donner une suite à la requête, préviennent la FIDH, le MIDH et la LIDH.
Si elles n’obtiennent pas gain de cause, elles saisiront la Cour Suprême, leur dernier recours pour faire entendre leur voix.
Quelles conséquences?
Si l’annulation de l’ordonnance d’amnistie, telle que voulue par ces ONG est obtenue, force restera à la loi et témoignera de l’indépendance de la justice, vis à vis de l’exécutif.
Mais surtout, cette annulation aura pour effet de faire retourner en prison, les centaines de prisonniers, dont l’ex première dame ivoirienne, ayant recouvré la liberté à l’occasion de cette mesure prise par le président ivoirien, à la veille de la fête d’indépendance d’août dernier.
Pas au goût de tous !
C’est plus qu’évident, ce projet des ONG ne réjouit pas l’ensemble des Ivoiriens, notamment les prisonniers.
L’un d’entre eux s’est confié à Afrikmag “C’est de la manipulation”, a t-il martelé. “Ces ONG sont poussées par des personnes qui ne luttent que pour leurs intérêts égoïstes, et pour qui la paix et la cohésion sociale en Côte d’Ivoire n’ont aucun mérite”.
Hartman N’CHO
Afrikmag