Le tweet du ministre Camara a fait le buzz sur la toile la semaine dernière. Venant d’un ministre, c’est vrai que les gens peuvent ne pas comprendre. Sauf que même s’ils ne sont pas contents d’être traités d’aigris il y en a qui sont quand même hypocrites, depuis quelques années dans notre pays. Dans l’administration, dans la presse, au sein du gouvernement. Même parmi les collaborateurs du président de la République, il y en a qui sont vraiment sournois, pour ne pas dire déçus.
Le voisin du quartier qui ne veut pas te voir dans ta belle voiture ; le collaborateur qui prie tous les jours pour que tu sois éjecté de ton fauteuil ; l’ancien collaborateur qui, parce qu’il a eu une petite promotion, fait des pieds et de mains pour mettre quelqu’un d’autre à ta place, te dénigre, te calomnie ; le proche qui souhaite, tous les jours que Dieu fait, que tu perdes ta place ; l’ex-copine qui, parce que tu l’as larguée, te souhaites tous les malheurs du monde ; le confrère qui te traite de « nègre de service » sans avoir le courage de te nommer, contre deux, trois, quatre ou cinq billet de mille F CFA ; les douaniers (ou douanières) qui font chanter une belle dame pour des produits qu’elles veut dédouaner normalement ; le patron qui harcelle ses charmantes employées ; ceux qui pensent qu’on ne peut rien faire juste par amour pour son pays et que derrière tout se cache une histoire d’argent ; ceux qui vous insultent simplement parce que vous estimez qu’il y a un souci au sein du gouvernement, etc. Mais qui rient avec vous. Qui se comportent en votre présence comme vos meilleurs amis. Comment vous appelez ce genre d’individus ? Des hypocrites (pour ne pas dire aigris !). Hypocrites jusqu’à la moelle. C’est leur état d’esprit. Ils sont comme ça. Et personne n’y peut rien.
C’est de l’hypocrisie de leur part d’être dérangé et même foncièrement ulcéré de vous voir dans l’état dans lequel vous êtes. Ce n’est pas méchant, c’est la vérité. Au contraire, ce sont eux qui sont méchants et ce caractère est devenu le dénominateur commun de certains Maliens depuis quelques années maintenant. On ne reconnaît plus le Malien à travers ses qualités d’antan ; à savoir : la bonté, la solidarité, l’hospitalité, le respect des aînés, etc.
L’égoïsme, l’égocentrisme, la grande hypocrisie ont pris le pas sur tout. Personne n’a plus le droit de réussir, de posséder une belle voiture ou une belle villa. Le Bon Dieu, Lui-même, a compris que nous sommes devenus méchants et abat sur nous sa malédiction depuis quelques années. Malheureusement, nous ne tirons aucune leçon des épreuves que nous traversons.
Makan Koné
