L’affaire ministère public contre Aliou Abdoulaye Touré et Mohamed Chabane pour « faux, usage de faux et escroquerie » était au rôle de la Cour d’assises du mardi 15 septembre. Les deux accusés ont été condamnés chacun à 4 ans de prison ferme. Quant aux quatre personnes, qui n’ont pas comparu, il leur a été infligé 10 ans de prison par contumace.
Selon les informations, le 8 mars 2017, le caissier principal d’Azalaï Hôtel Salam se présenta à la Banque Of Africa (BOA) pour le paiement d’un chèque de 7.500.000 FCFA émis par l’hôtel et libellé au nom de la Centrale d’Achat et de Distribution (CAD). Ce qui amena la banque à demander la confirmation du chèque, avant de procéder au paiement. A cet effet, l’établissement bancaire prendra le soin d’appeler le Directeur Financier du Groupe Azalaï Hôtel, Mohamed Chabane, conformément à la convention relative à tout paiement au-delà de cinq millions de FCFA.
Des investigations menées par ce dernier permettront de découvrir que le chèque concerné a déjà fait l’objet d’annulation par la comptabilité d’Azalaï Hôtel Salam. Et le porteur du chèque à la BOA, Aliou Abdoulaye Touré, caissier principal d’Azalaï Grand hôtel fut ainsi invité à s’expliquer devant le Directeur Financier sur l’opération de soustraction frauduleuse portant sur ledit chèque.
Aliou Abdoulaye Touré révéla avoir reçu le chèque du Directeur financier de Azalaï Grand-Hôtel en la personne de Mohamed Chabane, qui à son tour, avoua l’avoir reçu d’Elhadj Ibrahim Adama Coulibaly, assistant chef comptable de Azalaï Hôtel Salam. Une fois informée de cette malveillance, la Direction Générale d’Hôtellerie (SGH-SA) procédera à l’audit de l’ensemble du système d’encaissement et de décaissement de la société. L’audit mettra à nu un réseau de gestion comptable et financier, basé sur la pratique du » faux et usage de faux » ou autres fraudes, détournement, de vol des fonds.
Au regard de ce constat, la société générale d’hôtellerie SGH-S.A portera plainte et une enquête sera ouverte par la BIJ à la suite de laquelle deux personnes furent inculpées pour » faux et usage de faux, escroquerie, abus de confiance « .
A la barre, Aliou Abdoulaye Touré dira que le premier accusé, M. Chabane, l’envoyait faire des versements. Et sur chaque cinq millions, il versait trois millions et les deux millions faisaient l’objet de partage. L’accusé dira que tout cela est dû à sa naïveté.
Mohamed Chabane réfutera les problèmes liés aux chèques mais reconnaitra avoir emprunté deux millions pour des besoins personnels. En ce qui concerne l’endossement d’un chèque de 7 millions d’Azalaï Grand Hôtel, » je ne suis pas au courant ni mon co-accusé « , a-t-il dit.
La défense, elle, a plaidé coupable pour la dissipation des deux millions de FCFA. Mais, en retour, elle rejettera en bloc les histoires de 125 millions de FCFA. A cet effet, l’avocat ajoutera que le comptable n’a jamais été arrêté ni entendu par la justice. Il est clair qu’on veut mettre toute les souffrances de l’entreprise sur le dos des accusés.
Dans son réquisitoire, le procureur dira que c’est comme une équipe de maracana. Il faut être technique. Malheureusement, ils n’ont pas eu un bon attaquant en la personne d’Aliou Abdoulaye Touré qui, interpellé le matin, a pris tout le temps pour informer ses colistiers, qui prendront par la suite la fuite. Les faits sont constants, ils doivent être maintenus dans les liens de l’accusation.
A l’issue des débats, la Cour retiendra les deux personnes dans les liens de l’accusation et pour le paiement de 125 millions de FCFA et 10 millions au titre de dommages intérêt. Ainsi, les nommés Kohou Gislain Amédée, Mariétou Diarra, Ibrahim Adama Coulibaly et Jean Marck Gouaméné ont été condamnés à 10 ans de réclusion par contumace.
Oumar BARRY
Source: l’Indépendant