La Cour d’Assises de Bamako a jugé l’affaire ministère public contre Boubacar Doumbia accusé de » viol » sur Djéssira Diabaté. Il a été condamné à cinq de prison suivant l’article 226 du Code Pénal et au paiement de deux millions de FCFA à la victime au titre de dommage et intérêts.
C’est courant 2018, à Kalaban-Coro Kouloubleni, que Djéssira D., (âgée de 17 ans) sur le chemin pour le lycée Kampola, sis à Kalaban-Coro, a été abordée par Boubacar Doumbia, qui lui proposa de l’amener à l’école. Une fois arrivés à destination, Boubacar tenta de convaincre la fille de l’accompagner pour une course rapide. C’est ainsi qu’il amena celle-là dans une chambre de passe, située à Baco-djicoroni-A.C.I, où elle a été soumise à des rapports intimes non consentis. Après son forfait, Boubacar la déposera à l’école où il lui remettra la modique somme de 3.000 FCFA.
De retour à la maison, la mère de la jeune fille releva aussitôt son état d’abattement et, surtout, les traces de sang sur ses habits. Interrogée par sa maman, elle lui rapporta les faits. C’est l’oncle de la fille qui prit l’affaire en mains, portant plainte contre Boubacar Doumbia. Après l’enquête préliminaire, une procédure d’information a été ouverte au cours de laquelle, Boubacar fut interpellé pour « viol ».
Dans le box des accusés, Boubacar reconnaîtra avoir entretenu des rapports intimes avec la demoiselle tant à l’enquête préliminaire que devant le juge d’Instruction. Mais réfutera d’avoir agi sans le consentement de la fille.
Peu convaincu par la version de l’accusé, le procureur demandera à la Cour de le retenir dans les liens de prévention de » viol « , fait puni par l’article 226 du Code Pénal qui dispose que » tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu’il soit, commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise, est un viol « .
Le procureur soutiendra que les faits sont constants et clairs dans le dossier. Et précisera que ce qui n’a pas été dit à la Cour c’est que le rapport d’expertise médical de la fille, versé dans le dossier, prouve que la victime a subi une violence et qu’elle était même vierge au moment des faits.
Quant à la défense, elle a plaidé coupable pour son client, en indiquant qu’il y a un certain anachronisme de la part des filles d’aujourd’hui.
Car, explique-t-il, la Cour n’est pas sans ignorer que les filles de 13 ans sont généralement mariées aux hommes dans notre société. Et d’attirer l’attention de la Cour sur le fait qu’a partir du moment où la victime a franchi la porte d’une chambre de passe, sachant bel et bien ce qui se passe dans ces endroits, il y a lieu d’écarter qu’il a eu le rapport intime avec la fille sans son consentement. Ainsi, il évoquera qu’il y a un doute sérieux dans le dossier et que le doute profite toujours à l’accusé. C’est à la lumière de ces interrogations que la défense demandera qu’au cas où la Cour retiendrait Boubacar dans les liens de l’accusation, qu’elle lui accorde des circonstances atténuantes.
La Cour, dans sa souveraineté, a retenu Boubacar Doumbia dans les liens de l’accusation, mais en lui accordant des circonstances atténuantes et en le condamnant à cinq de prison ferme, alors qu’il encourait jusqu’à 20 ans. Les jurés ont également requis deux millions de FCFA pour dommages et intérêts au bénéfice de Djénéba.
Oumar BARRY
Source : l’Indépendant