L’affaire ministère public contre Noumakan Coulibaly jugé pour » coups mortels » était inscrite au rôle de la Cour d’assises d’hier jeudi 22 octobre. L’accusé a été condamné à trois ans de prison pour avoir tué son cousin Moussa Coulibaly. Ainsi une banale altercation entre deux cousins orpailleurs a abouti à la mort de l’un et à l’inculpation de l’autre pour «coups mortels».
Selon les informations de l’arrêt de renvoi, en août 2019 Noumakan et Moussa Coulibaly, deux cousins, vivaient sur un site d’orpaillage traditionnel dans la commune de Mandé (Kangaba pour y exercer l’orpaillage traditionnel). Noumagan Coulibaly interpella son cousin Moussa Coulibaly pour lui demander l’identité de la personne qui aurait subtilisé sa machine détectrice de métaux. Il s’en suivit une première altercation verbale devant leur employeur, qui intervint et y mit fin. Le lendemain, dans la nuit, alors que les deux protagonistes se retrouvèrent au coucher dans leur chambre commune, une seconde dispute éclata entre eux autour du même sujet et se terminera par un accrochage violent à coup d’outils de travail tranchants. Le nommé Noumakan Coulibaly parvint à se saisir d’une hache au bout pointu et asséna deux coups violents à Moussa Coulibaly.
Celui-ci s’écroulera à terre et grièvement blessé au thorax et au pied, il succomba quelques instants plus tard des suites de ses blessures. Appréhendé par ses autres frères, Noumakan Coulibaly fut conduit à la Brigade Territoriale de Gendarmerie de Kangaba. Laquelle ouvrira une enquête qui aboutit très rapidement à son inculpation devant le magistrat instructeur pour » coups mortels « . L’accusé, devant la Cour d’assises, a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Il expliquera qu’il possédait d’une machine de détecteur d’or. » J’ai perdu ma machine alors que je partage la même chambre avec mon cousin. Je lui ai demandé s’il n’a pas vu la machine. Mécontent de ma question, il s’est énervé et s’est servi d’une pioche pour me donner un coup. C’est ainsi que je me suis défendu. Une altercation s’en est suivie. Je me suis servi d’une hache pour lui administrer deux coups au thorax », a-t-il précisé. Avant d’exprimer son regret pour les faits d’extrême gravité de » coups mortels « . Un magistrat lui demandera s’il prend du chanvre indien. En réponse, : Il soutient qu’il fume très souvent étant sur le site d’orpaillage «pour être en forme».
Pour la procureure, les faits sont constants et clairs. Il a expressément donné des « coups mortels » à son cousin et en conséquence, il doit être retenu dans les liens de la prévention pour crime suivant l’article 202 du Code pénal malien ».
Dans sa plaidorie, la défense s’est inclinée devant la mémoire du défunt et s’est engagée à ne pas faire l’avocat du diable. Il y a eu » coups mortels « . Mais, l’auteur n’a pas fait exprès et n’était pas également à l’origine de la bagarre. Il s’est défendu contre son agresseur. Il a reconnu les faits tant à l’enquête préliminaire que devant le juge d’instruction et on peut lire sur son visage devant la Cour toute la tristesse qui l’anime. Aussi, le père de la victime lui a pardonné. Au bénéfice de ces observations sur les circonstances de la bagarre, » quand vous allez vous retirer pour statuer sur sa culpabilité, je vous prie de lui accorder des circonstances atténuantes « , a plaidé Me Bakary Mamadou Konaté.
A la fin des débats, la Cour a accordé des circonstances atténuantes à l’accusé, selon l’article 19 du Code pénal. Ainsi, elle a condamné Noumakan Coulibaly à trois ans de prison pour « coups mortels » sur son cousin Moussa Coulibaly en 2019.
Oumar BARRY
Source: l’Indépendant