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Jugé pour avoir tué ses deux frères: Daouda Draméra condamné à cinq ans de prison ferme

La Cour d’assises de Bamako, en son audience du lundi 2 novembre, a reconnu Daouda Draméra coupable du  » meurtre  » de ses deux frères au cours d’une altercation pour une histoire de bœufs, appartenant à leur père, que les deux victimes avaient projeté de vendre à un boucher.

 

Selon les informations de l’arrêt de renvoi, c’est courant décembre 2018, dans le village de Niamina (cercle de Kangaba), qu’une dispute éclata entre les frères Draméra.  Dans la journée du dimanche 9 décembre, vers 9 heures, Modibo Draméra (frère de lait) et Samba dit Kaou (frère germain), en compagnie d’un boucher, se sont rendus au parc à bétail de leur père. C’était dans le dessein de vendre des taureaux au boucher.

Au moment où les deux frères s’apprêtaient à faire sortir les bœufs survint leur grand frère Daouda, qui tomba pile sur la scène. Après avoir congédié le boucher, l’ainé des Draméra informera, par téléphone, leur père de la conspiration de ses frères. Dénonciation qui déplut fortement à Modibo et Samba dit Kaou. Ce dernier poussa alors à terre son grand frère Daouda et l’autre frère, Modibo, lui administra quelques coups de bâton.

Etant parvenu à se relever, Daouda s’est saisi du fusil qu’il portait en bandoulière, pour tirer à bout portant sur son frère Modibo, qui fut atteint à la poitrine. Par la suite, Samba dit Kaou Dramera essaya de prendre la fuite et fut poursuivi par son ainé Daouda Draméra, qui n’hésitera pas à lui administrer un coup de fusil de chasse.

Réalisant ce qu’il avait fait, Daouda s’est rendu chez un certain Dia Kamissoko pour essayer de cacher son fusil. Il dira à ce dernier qu’il doit aller à l’hôpital, car il a reçu une blessure au pied.

Cependant, les médecins de l’hôpital de Kangaba refuseront de le soigner sans l’accord de la Gendarmerie où il s’est résigné à se rendre pour raconter toute l’histoire. Une enquête ouverte a permis de l’inculper pour  » meurtre «  de ses frères Modibo et Samba dit Kaou Draméra.

A la barre, l’accusé, en larmes, a reconnu les faits de « meurtre « . Mais, il tentera de nier les circonstances exactes des faits. En expliquant qu’il est venu trouver ses frères en train de vendre les bœufs à un boucher. Ainsi, il a informé son père par téléphone du  » complot  » de ces derniers. C’est par la suite qu’une dispute a éclaté au cours de laquelle Modibo et Samba dit Kaou, ses frères cadets ont perdu la vie.  » Ils ont tenté de m’éliminer avec une arme artisanale. Je me suis défendu « , a-t-il tenté de faire croire à la Cour.

Pour la partie civile, qui est le père de l’accusé,  » je ne sais pas exactement ce qui s’est passé à mon parc à bétail. Mais, le jour du drame, j’ai été informé par mon fils Daouda (à qui a été confiée la garde des troupeaux) de la conspiration de ses frères « . En réponse à la question d’un juge, il révélera qu’une seule arme a été retrouvée par les forces de l’ordre.

Dans son réquisitoire, le procureur arguera que l’accusé doit être retenu dans les liens de prévention suivant l’article 1991 du Code pénal. Ainsi, il expliquera à la Cour que la légitime défense ne saurait prospérer dans l’affaire. Avant de demander aux juges de retenir le prévenu dans les liens de prévention du  » meurtre « .

Pour la défense, Me Baba Dionkolon Sissoko, toute cette histoire est déplorable . Il a présenté ses excuses à la famille des victimes. A l’entendre, son client était dans «  la posture de la légitime défense’’. Puisque  les victimes ont été les premières à s’en prendre à lui. En réponse à leur acte, il s’est défendu contre les deux. Portant un fusil, il n’a eu d’autre choix que s’en servir. Le port de ce fusil s’expliquant par la nécessité de donner la chasse aux animaux qui s’attaquent au bétail.

La Cour, dans sagacité, a retenu l’accusé dans les liens de prévention du  » meurtre « . Il a bénéficié des circonstances atténuantes à la demande de son avocat. Ainsi, Daouda Dramera a été condamné à cinq ans d’emprisonnement ferme.

Oumar BARRY

Source: l’Indépendant

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