La Cour d’assises de Bamako a tranché, hier jeudi 26 novembre, l’affaire ministère public contre M. Doumbia, âgé de 72 ans, jugé pour » attentat à la pudeur » sur une fille âgée de 15 ans. Cette affaire s’est passée courant 2018, à Dialakorodji-Mounoubougou. A l’issue de l’audience, l’accusé a recouvré la liberté.
Il ressort de l’arrêt de renvoi que M. Doumbia s’est rendu dans la nuit du 26 juin 2018, aux environs de 20 heures, dans la famille Konaté. C’était pour acheter de la crème glacée et du charbon. Il en a alors profité pour demander à A.K, âgée de 15 ans, de le suivre pour une course.
Aussitôt hors de la maison, il amena la fille dans la cour d’une école, non loin de leur famille. Sur place, il la déshabilla pour entretenir des relations sexuelles avec elle. Au cours de sa sale besogne, A.K fut blessée et perdit beaucoup de sang. A son retour à la maison, la petite fut soumise à un rude interrogatoire par sa mère. Elle expliqua alors dans les moindres détails l’agression dont elle a été victime. Stupéfait, le père de la fille dépêcha des personnes pour aller à la recherche du suspect. A son arrivée, M. Doumbia a reconnu les faits. Il fut immédiatement conduit à la Gendarmerie où il sera déféré devant le Tribunal, qui le plaça sous mandat de dépôt.
A la barre, le septuagénaire a reconnu les faits à lui reprochés. Il est revenu sur les circonstances des faits, qui contredisent l’arrêt de renvoi. A l’en croire, il a l’habitude d’aller dans la famille Konaté où il entretient des relations fraternelles avec le père et la mère de la fille. C’est ainsi que, au cours d’une soirée, ayant quitté la famille Konaté pour son domicile, il a été suivi par la jeune A.K, avec qui il s’entendait très bien. » Je l’ai amenée dans la Cour d’une école où j’ai entretenu des rapports consentis avec elle « , a-t-il dit. Et d’ajouter qu’il a entretenu trois rapports intimes avec la fille.
Le Président de la Cour fera remarquer à l’accusé que la loi lui reproche d’avoir « entretenu des rapports avec une fille de 15 ans ». Quant à l’accusé, il n’arrêtait pas de revenir sur le fait que c’était des rapports sexuels consentis. Ainsi, il a demandé la clémence de la Cour en disant que c’est le « destin ».
En l’absence de la victime au procès, son père dira qu’il s’en remet à la justice. Puisqu’il avait décidé de ne pas porter plainte contre l’accusé. Dans son réquisitoire, le Parquet demandera à la Cour d’accorder des circonstances atténuantes à l’accusé.
La défense, elle, a soulevé le problème d’acte de naissance, qui a révélé que la fille est âgée de 16 ans, au lieu des 15 initialement attribués. Le médecin, qui a examiné la fille, affirme qu’elle avait 16 ans. Et, ce doute profite à l’accusé, selon Me Souaibou Togola.
A l’issue de l’audience, la Cour a acquitté l’accusé, avançant qu’aucune preuve palpable sur l’âge de la fille n’a été apportée dans le dossier.
Oumar BARRY
Source: l’Indépendant