La Cour d’assises a condamné, hier jeudi, Djibril Kéita à 13 ans d’emprisonnement ferme pour » atteinte aux biens publics « . Cet homme a été reconnu avoir détourné 487.771.250 FCFA alors qu’il était Régisseur-comptable à la Direction générale des Transports Terrestres et Fluviaux de la rive droite.
l résulte des faits que Djibril Kéita, en sa qualité de Régisseur à la Direction Régionale des Transports Terrestres et Fluviaux (DRTTF), rive droite, percevait les frais de confection des cartes grises, des cartes de transport et des permis afin de les reverser au Trésor et à la banque pour le compte de l’Agence Nationale pour la Sécurité Routière (ANASER), après l’établissement d’un état de versement. Ces frais sont enregistrés dans un quittancer qu’il recevait à la suite d’un bon de commande signé par le Directeur et affecté par lui- même, selon le cas de l’ANASER ou du Trésor.
Profitant du système institué par la pratique des bons de commande, Djibril Kéita réussit à faire croire au Directeur RTTF, rive droite, qu’il avait établi tous les états de versements qui devraient être acheminés à la Recette Générale du District. C’est ainsi que, lors d’une mission annuelle de vérification et d’arrêt de caisse de la Direction Nationale du Trésor et de la Comptabilité Publique de la régie de la DRTT, rive droite, allant du 1er janvier 2018 au 31 décembre 2019, il a été découvert dans la gestion du Régisseur la disparition de la somme totale de 487.771.250 FCFA, au préjudice à l’Etat.
Devant la barre, l’accusé a reconnu les faits à lui reprochés, tant à l’enquête préliminaire que devant la Cour. Il expliquera avoir détourné tout seul l’ensemble des 487.771.250 FCFA. A l’entendre, il a utilisé l’argent pour ses propres besoins qui n’ont pas de lien avec le fonctionnement du service. Il a aussi été victime des arnaqueurs, qui lui ont fait miroiter la possibilité de faire multiplier les sommes d’argent dont il disposait jusqu’à hauteur de 800.000.000 millions de FCFA. Mais, par prudence, il leur remettait l’argent par tranche de 20 millions de FCFA.
Réagissant à ses propos, un juge lui fera remarquer que rien ne justifiait la soustraction des deniers publics. La Cour lui fera aussi remarquer qu’il ne devait pas tomber dans un tel piège, vu son niveau intellectuel et le poste qu’il occupait.
Dans son réquisitoire, le parquet a chargé Djibril Keïta devant la Cour en arguant que les faits à lui sont reprochés sont punis par l’article 107 du Code pénal. Ainsi, il a demandé de le retenir dans les liens de prévention. Pour la défense, la constance de l’accusé dans ses déclarations prouve à suffisance son » honnêteté « . Elle ajoutera que la particularité de cette affaire est que son client a, lui aussi, été victime d’escroquerie par des arnaqueurs. D’ailleurs, il n’a même pas pu s’acquitter de sa caution pour retrouver la liberté » Je vous prie d’accorder de larges circonstances atténuantes à mon client « , a-t-elle plaidé. Son collègue, qui a suivi le dossier depuis l’instruction, a également tenté de convaincre les membres de la Cour d’accorder des circonstances atténuantes à l’accusé Djibril Kéita.
La Cour, dans sa magnanimité, a condamné l’accusé à 13 ans de prison et au paiement de 500.000 FCFA d’amende suivant l’article 107 aliéna du Code pénal.
O.BARRY
Source: l’Indépendant