Dans notre pays comme partout ailleurs, les agglomérations urbaines deviennent
tentaculaires. Ce qui pose des problèmes de logement, de services urbains de base, de santé, d’éducation, de sécurité. La célébration de cette journée est une occasion de se pencher sur ces problèmes afin d’innover pour une meilleure vie pour les générations futures
Le Premier ministre, Dr Boubou Cissé, a présidé hier au Centre international de conférence de Bamako (CICB), la cérémonie commémorative de la Journée mondiale des villes. C’était en présence de plusieurs membres du gouvernement, des députés, des autorités administratives et politiques de la ville de Bamako. Chaque année, la Journée mondiale des villes est célébrée le 31 octobre. Notre pays à l’instar de la communauté internationale l’a commémorée sous l’égide du ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et du Logement social sur le thème : «innovation et une vie meilleure pour les générations futures».
Selon le maire de la Commune III, Mme Djiré Mariam Diallo, la célébration de cette journée est une occasion d’attirer l’attention sur le sensible sujet des villes qui sont fortement peuplées et qui ont besoin de nouveaux équipements pour répondre aux exigences du moment. L’édile a remercié le chef de l’état pour ses actions multiformes en vue d’assurer une meilleure qualité de vie dans nos villes, tout en appelant à soutenir ces actions.
Le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et du Logement social Hama Ould Sidi Mohamed Arbi, pour sa part, dira que le thème retenu invite à la réflexion et à l’action pour des réponses adéquates pour notre mieux-être et surtout pour léguer aux générations futures, un monde où il fera bon vivre. Selon lui, d’ici 2050, la population urbaine mondiale devrait pratiquement doubler. Toute chose qui fera de l’urbanisation, l’un des principaux moteurs de la transformation du 21è siècle. Mais le constat est que chez les populations, l’activité économique, les interactions sociales, culturelles ainsi que les retombées environnementales et humanitaires se concentrent déjà de plus en plus dans les villes. Et cette situation pose d’énormes problèmes de viabilité touchant, entre autres, le logement, les services urbains de base, la sécurité alimentaire, la santé, l’éducation, les emplois décents, la sécurité, etc.
D’après le ministre Hama Ould Sidi Mohamed Arbi, notre pays est loin d’avoir résolu ces difficultés. C’est pourquoi, il y a lieu de repenser la planification, l’aménagement, le financement, le développement, l’administration, la gestion des villes et des agglomérations urbaines.
URBANISATION ACCÉLÉRÉE- Le ministre Arbi a indiqué que la communauté internationale s’est engagée lors de la conférence des Nations unies tenue à Quito en Équateur du 17 au 20 octobre 2016, à œuvrer pour promouvoir un développement durable avec la participation de tous les acteurs concernés.
Le nouveau programme pour les villes adopte, à cet effet et dans lequel le Mali s’inscrit, est une vision commune pour un monde meilleur et durable, a fait remarquer Hama Ould Sidi Mohamed Arbi. Afin de traduire l’engagement du Mali pour ce nouveau programme cette année, des activités de formation, de sensibilisation et des concertations ont été organisées et appelées «Mois des villes du Mali» du 7 octobre au 8 novembre 2019.
Le Premier ministre Dr Boubou Cissé, dans une interview accordée à la presse à l’issue de la cérémonie, a rappelé que cette journée est célébrée dans le monde entier en application d’une Résolution de l’assemblée générale des Nations unies. Pour le Mali, le Premier ministre dira que le gouvernement a voulu que cette journée soit l’occasion de se pencher sur les défis que les villes du monde connaissent et de facto, celles du Mali aussi.
D’après lui, ce sont des défis liés à l’urbanisation accélérée de nos différentes villes. Pour le chef du gouvernement, il y a eu beaucoup d’acquis dans notre pays. Pour s’en convaincre, il suffit de voir la ville de Bamako qui s’est développée considérablement ces 20 dernières années. Cependant, l’urbanisation s’accélère à un rythme qui n’avait pas nécessairement été prévu, a déploré Dr Boubou Cissé. Face à cette situation, il faut s’adapter et faire face aux défis de cette urbanisation. Et cette journée permet au-delà de l’aspect festif, de se pencher sur ces défis liés à la planification. «Il faut une meilleure planification, réfléchir au type d’aménagement que nous souhaitons voir dans les 20 ou 30 prochaines années, parallèlement à l’accroissement des populations urbaines», a conseillé Boubou Cissé, qui préconise d’établir des normes de construction et de les respecter. Selon lui, il s’agit aussi de voir comment développer nos villes et surtout comment financer leur développement. Enfin, le Premier ministre estime que cette journée donne l’opportunité de réfléchir à ces grands défis et à tout ce qui concerne la gestion des déchets, de la sécurité et de la question de la mobilité urbaine dans une ville qui se développe.
La cérémonie a été marquée par la projection du message de la directrice exécutive d’Onu-Habitat, sur le schéma directeur d’urbanisation de la ville de Bamako, la présentation d’un sketch par la troupe Niogolon et des intermèdes musicaux de l’Ensemble instrumental du Mali.
Dieudonné DIAMA
Source: L’Essor- Mali