La direction nationale de l’Assainissement et du Contrôle des Pollutions et des Nuisances a organisé à Dialakoroba, le lundi 19 novembre 2018, la Journée mondiale des toilettes sous la thématique : “Toilettes pour tous dans un environnement sain“. Il s’agira à travers cette festivité de rehausser l’adoption de toilettes dans les communautés, où encore 13% de la population rurale pratique la défécation à l’air libre mais aussi dans le milieu scolaire où 84% des écoles manquent de toilettes.
La quatrième étude de WaterAid relative à l’accès aux toilettes dans le monde, The Crisis in the Class-room, (la crise dans les classes) révèle qu’à l’échelle de la planète, une école primaire sur cinq et une école secondaire sur huit sont totalement privées de toilettes. Cela signifie que des milliers d’enfants sont exposés à des maladies liées aux mauvaises conditions d’hygiène et d’assainissement. Cette situation contribue à l’absentéisme des enfants à l’école, par conséquent une faible performance scolaire. Au Mali, moins de 2% du budget d’Etat sont alloués à l’eau et à l’assainissement.
Le maire de la commune de Dialakoroba, Mamadou Samaké et le chef de village ont remercié les autorités pour le choix de leur localité et des efforts entrepris à travers la dotation des 23 villages de la commune en latrine (certifiés).
Le directeur du département programme/plaidoyer de WaterAid Mali, Alassane Maïga, a salué les efforts du gouvernement malien à travers l’institutionnalisation de la célébration de la journée mondiale des toilettes avant d’appeler les pouvoirs publics à investir davantage dans l’assainissement. Il a aussi rappelé la vision de WaterAid, qui est un monde où l’eau potable, l’assainissement et l’hygiène sont partout et pour tous d’ici à 2030.
Le représentant du CN-CIEPA/WASH s’est réjoui de l’organisation de cette journée mondiale des toilettes, preuve de l’engagement des autorités maliennes dans le développement durable. Il a rappelé le bilan salvateur du projet Saniyaton qui a permis la réalisation de 65 latrines à Koulikoro dans les écoles, les lieux de culte, etc.
Le représentant de l’Unicef, Félix Ackebo, a attiré sur la problématique d’installation d’assainissement amélioré. Selon lui suivant une enquête de la CPS de l’éducation publiée en 2017, 84% des écoles n’ont pas accès aux latrines améliorées.
Sada Traoré, représentant de l’Usaid a, lui aussi, attiré l’attention des autorités sur la problématique d’assainissement et l’atteinte des ODD6.
Dr Modibo Sacko, représentant du ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement Durable a réitéré l’entière disponibilité du gouvernement à mobiliser toutes les ressources nécessaires afin que ce sous-secteur de l’assainissement ne soit plus perçu comme un domaine secondaire dans l’agenda national et international. Il a appelé au renforcement des capacités des services techniques et des collectivités territoriales afin qu’ils soient plus performants et capables de répondre valablement aux attentes légitimes des autorités maliennes. Pour l’atteinte des ODD6 liés à l’accès universel aux services d’eau potable d’assainissement et d’hygiène, selon Dr Sacko, notre pays doit relever d’énormes défis : rehausser le taux d’un système d’assainissement amélioré chiffré à seulement 31% dans notre pays et de réduire le taux de défécation à l’air libre chiffré à 13%.
Le représentant du ministre a également rappelé les politiques et les efforts déployés par le pays et cela à travers la mise en place de l’approche Assainissement total piloté par les communautés (ATPC). Ce projet a permis de certifier 3028 villages dont la commune de Dialakoroba, de construire 33 609 latrines familiales en 2017 et réhabiliter 18 736 avec un dispositif de lavage des mains. Il a également remercié les partenaires techniques et financiers pour leur accompagnement pour l’atteinte des objectifs du développement durable dans notre pays.
Ousmane Daou
Source: L indicateur du renouveau