Dans ce pays qui fait figure de bon élève en Afrique la prévention est coordonnée par une agence nationale appuyé par des ONG internationales. Il existe une dizaine d’unités de soin, d’accompagnement et de conseil de personnes vivant avec le VIH au Mali. Le docteur Mahamadou Samaké est responsable de l’un d’entre eux.
Avec notre correspondant à Bamako, Kaourou Magassa
Harassé mais tout sourire, c’est seulement après une dizaine d’heures de travail que Mahamadou Samaké trouve le calme dans son bureau du centre de santé de la commune 5 de Bamako, la capitale du Mali. Ses journées sont ponctuées par des consultations et des visites à domicile de patients atteints du VIH.
Pourtant, ces tâches ne sont que la partie émergée de ses fonctions. 3 456 personnes sont inscrites dans sa base de données et leur suivi est primordial. « Il faut préparer psychologiquement le patient et que le patient adhère au traitement. Les activités de rétention qu’on fait, les clubs d’observance, les clubs d’éducation thérapeutique, les groupes de parole donc, c’est toutes ces activités qui retiennent les patients car c’est dû à la qualité de la prise en charge », raconte-t-il.
« C’est traumatisant »
La gratuité des soins est un autre facteur d’adhésion d’une partie de la population. De la médication au soutien psychologique et social en passant par l’hospitalisation, chaque étape est financée par l’État et des bailleurs de fonds. Un appui et une démarche holistique qui font face aux tabous et stéréotypes liées au sida.
« J’étais à Fana à 120 kilomètres d’ici le patient m’a dit, “docteur, je vous en prie si je meurs, ne venez pas à mes funérailles”. Je lui ai demandé pourquoi, il me dit “non parce que si vous venez à mes funérailles, les gens vont savoir que je suis mort du VIH”, et ça je ne vais jamais oublier. C’est traumatisant parce qu’avant d’être un médecin VIH, je suis un médecin », témoigne M. Samaké.
Au Mali, le taux de prévalence de la maladie est faible. 1,1% de la population est porteur du VIH, selon les chiffres officiels. Cependant, le taux de
Source : RFI