Le Mali, à l’instar de la communauté internationale, célèbre chaque année la journée mondiale de lutte contre le paludisme. Pour faire le point de la situation au Mali et dans le monde, le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) a tenu, hier mercredi 21 avril, à Bamako, une conférence de presse animée par le représentant de l’OMS, Boubacar Sidibé, le directeur du PNLP, Idrissa Cissé, le représentant du ministère de la Santé et du Développement social, Marakatiè N’Daou et le professeur Issiaka Sagara du Centre de recherche et formation sur le paludisme (MRTC).
Célébrée le 25 avril de chaque année, cette édition, la 14e de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme, est placée sous le thème : » Zéro palu – tirer un trait sur le paludisme « . Un thème retenu en partant du principe que »chaque cas de paludisme est évitable et chaque décès lié au paludisme est inacceptable », à en croire le représentant de l’OMS, Boubacar Sidibé. Selon lui, en 2019, la région africaine de l’OMS concentrait 94% des 229 millions de cas avec 409 000 décès imputables à cette maladie dans le monde.
Le Mali et d’autres pays africains ainsi que l’Inde qui demeurent le ventre mou dans la lutte contre le paludisme sont les plus touchés. Cela, malgré des progrès significatifs. » Entre 2000 et 2019 l’incidence du paludisme a baissé de 29% et le nombre de décès a diminué de 60% dans le monde « , a déclaré M. Sidibé.
2 666 266 cas enregistrés dont 1 708 décès au Mali
Le directeur du Programme national de lutte contre le paludisme, Dr Idrissa Cissé, a indiqué qu’au Mali, selon les résultats d’une enquête, la prévalence du paludisme était de 19% en 2018. Ainsi, le paludisme demeure un problème majeur de santé publique et constitue le premier cas de morbidité et mortalité.
2 666 266 cas ont été enregistrés dont 1 708 décès dans notre pays en 2020. Sur ces chiffres, près de 1,8 million de cas ont été pris en charge par les structures sanitaires, selon Dr Cissé. En termes de stratégie de lutte, l’Etat malien a adopté plusieurs politiques de prévention et de prise en charge dont la gratuité des tests et médicaments antipaludéens pour les femmes enceintes et les enfants âgés de moins de cinq ans. Des mesures dont l’impact est faiblement ressenti au niveau des populations.
Par ailleurs, le représentant de l’OMS a révélé que le paludisme fait perdre à l’Afrique, chaque année, en moyenne 1,3 % en terme de croissance économique. Et d’ajouter qu’en 2019, deux femmes enceintes sur trois n’ont pas reçu trois doses ou plus de traitement préventif intermittent. Privées de cette protection, plus de 11 millions de cas de paludisme ont été notifiés chez les femmes enceintes.
Un vaccin à 75% d’efficacité d’ici 2030
L’expérimentation d’un vaccin antipaludique dans certains pays africains a donné des résultats probants notamment au Ghana et au Kenya. Le Professeur Issiaka Sagara de MRTC a précisé que des expériences au Mali et au Burkina Faso sur le vaccin ont permis de renforcer l’efficacité de ce vaccin contre le paludisme. Il a également indiqué que les recherches visent à trouver un vaccin avec une efficacité de plus 75% d’ici 2030.
» Malgré les difficultés rencontrées, nous constatons un réel engagement des autorités et des partenaires pour l’accès universel aux stratégies et des avancées en vue de l’accélération du contrôle vers l’élimination du paludisme au Mali à l’horizon 2030 « , a conclu le Dr Idrissa Cissé.
Moussa Bilaly Sidibé, Stagiaire
Source: l’Indépendant