La journée mondiale de la vue, couplée cette année avec la semaine nationale de lutte contre la cécité, a été célébrée le Jeudi 08 octobre 2020, au centre international de conférence de Bamako, sous la houlette du ministre de la santé et des affaires sociales, en présence du représentant de l’OMS au Mali, des partenaires techniques et financiers et des acteurs sanitaires impliqués dans la lutte. La célébration de la journée a été une occasion de dévoiler les multiples efforts déployés par le gouvernement et ses partenaires en faveur de l’atténuation de la souffrance des malades et la contribution à l’élimination de certaines maladies entrainant la cécité comme le trachome.
« Célébrée à travers le monde chaque 12 octobre, la journée mondiale de la vue est une occasion pour assurer une large mobilisation sociale et une grande sensibilisation autour des problèmes de santé oculaire. Elle offre également l’opportunité aux pays du monde d’engager une lutte contre les maladies oculaires entrainant la cécité et de brandir les résultats engrangés pour rendre la vue aux malades sur le point de perdre la vue », a introduit le représentant du ministre de la santé et des affaires sociales, Dr. Mohamed Berthé. « Au Mali, la cécité représente un véritable problème de santé publique mais aussi socio-économique », explique-t-il. « La prévalence est estimée à 1,2%, ce qui correspond à 24000 aveugles », a signalé le représentant du ministre de la santé et des affaires sociales Dr. Mohamed Berthé. Il a cité les principales causes de la cécité au Mali qui sont : La cataracte, 1ère cause mondiale de cécité ; le glaucome, 2ème cause de cécité, avec environ 14% des cécités; le trachome ; les opacités cornéennes ; les vices de réfraction ; L’onchocercose etc. Avant d’ajouter que la perte de la vue représente actuellement un énorme fardeau pour l’humanité. « Le statut socio-économique est un facteur déterminant du phénomène en ce sens que plus de 90% des handicapés visuels vivent dans les pays en voie de développement », déplore-t-il. « Dans notre pays, plusieurs actes majeurs ont été posés, parmi lesquels: la création et l’équipement de 14 Centres Secondaires d’Ophtalmologie dirigés par des médecins ophtalmologistes et 33 Unités de soins oculaires dirigées par des Assistants Médicaux en Ophtalmologie ; l’ouverture effective de la filière optométrie sous l’impulsion de l’Organisation Ouest Africaine de la Santé. La présence de l’IOTA, structure de troisième référence, contribue à la formation initiale et continue en Afrique francophone », affirme Dr. Berthé. copier coller sur bamada/net Malgré les acquis indéniables, des défis restent à relever. Il s’agit entre autres de la mise à disposition des ressources humaines de qualité en nombre suffisant réparties sur l’ensemble du territoire national. En effet, le ratio en personnel spécialisé de santé oculaire reste toujours en deçà des normes de l’OMS et la répartition est nettement en défaveur de l’intérieur du pays. A ses dires, des efforts ont été consentis pour renverser la tendance. Quant au représentant de l’OMS au Mali, Jean Baptiste, il a fait savoir que cette commémoration est une occasion pour sensibiliser davantage la population sur le grave phénomène qu’est la déficience visuelle. Il a indiqué qu’à l’échelle mondiale, plus d’un milliard de personnes vivent avec une déficience visuelle et la plupart des aveugles vivent dans les pays à faible revenu. « La cataracte reste la première cause de cécité dans de nombreux pays », développe-t-il. Le représentant de l’OMS au Mali a signalé que l’onchocercose et certaines maladies sont sur le point d’être éradiquées au Mali grâce à l’action du gouvernement et ses partenaires techniques et financiers. « L’organisation des campagnes de sensibilisation dans l’espace scolaire contribue largement à renverser la tendance » reconnaît-il. Le représentant des partenaires techniques et financiers a salué l’engagement des autorités maliennes dans la lutte contre les maladies oculaires, surtout le trachome. Mais avec l’accompagnement du gouvernement malien cette maladie est sur le point d’être éliminée au Mali. Ce qui fait du Mali, le premier pays au sud du Sahara à atteindre un tel exploit. « Des progrès sont réalisés, mais il reste encore du chemin à parcourir pour relever des défis comme l’élimination de la cataracte, de l’onchocercose etc. », déclare-t-il, avant de rassurer les autorités du Mali que leur accompagnement ne fera jamais défaut afin de permettre au Mali de gagner le combat.
Moussa Samba Diallo
Source: Le Républicain-Mali