Dans le cadre de la célébration de la journée internationale des femmes 2019, l’Ambassade des Etats Unis au Mali, à travers son service culturel, a célébré, le 7 mars 2019, avec les jeunes filles élèves du Lycée Ba Aminata Diallo (LBAD), ladite journée avec la collaboration du conseil consultatif des jeunes et enfants du Mali. C’était lors d’une projection de film qui touche les jeunes filles, freine leur scolarité et leur exposer même à des complications lors de leur accouchement et provoquer même la mort. Il s’agit du mariage précoce.
Le film choisi pour la circonstance avait comme titre: « Oumou, un Destin Arrachée », l’histoire d’une jeune très brillante à l’école (toujours première). Elle voit sa scolarité s’estomper à fleur de l’âge pour être donné en mariage par son père qui venait de perdre son travail. Tombée en ceinte très précocement, elle ne parvient à pas accoucher normalement. Il fallait faire la césarienne. Malgré tout, les médecins étaient obligés de sauver soit l’enfant ou la mère. Et c’est la mère qui finit par rendre la vie. La projection s’est déroulée en présence du Proviseur du Lycée Ba Aminata Diallo, Mme Koné Alima Koné, de l’attachée culturelle de l’Ambassade des Etats Unis au Mali, Emma Moros.
Selon cette dernière, constitue une occasion privilégiée non seulement de réfléchir et de jeter un regard rétrospectif sur les contributions importantes que les femmes du monde entier ont apportées à la science, aux affaires, à la société, à la culture , à l’éducation, à la technologie, à tous les domaines auxquels on peut penser, mais aussi de penser à l’avenir des femmes. De l’avis d’Emma Moros, de nombreux défis demeurent de nos jours à être relevé pour les maliennes et les femmes du monde entier. D’où la raison de notre présence au sein de votre établissement ce jour pour discuter avec vous, l’un de ces défis, à savoir le mariage précoce des enfants. Selon l’enquête démographique et de santé du Mali, dit Emma Moros, 50% des filles maliennes son mariées avant l’âge de 18 ans. Ce problème est encore plus prévalant à Kayes ou 27% des filles sont mariées avant 15 ans et 74% d’entre elles entrent dans les liens du mariage avant 18 ans.
Le mariage des enfants, indique Emma Moros, est une violation des droits humains qui compromet les efforts en matière de santé maternelle, d’éducation, de sécurité alimentaire, d’éradication de la pauvreté, de VIH/SIDA et d’égalité des sexes. Les filles mariées avant 15 ans, rappelle l’attachée culturelle de l’Ambassade des Etats Unis au Mali, courent cinq fois plus de risque de mourir en couche que les femmes mariées dans leur vingtaine. « Elles sont généralement plus susceptibles d’avoir des complications lors de l’accouchement , notamment la fistule obstétricale et les hémorragies. Les enfants mariés ont également un risque accru de contracter le VIH et d’autres maladies sexuellement transmissibles en raison de leur incapacité à refuser les pratiques sexuelles non protégées.
De nombreuses organisations en particulier le gouvernement des Etats Unis, s’emploient à sensibiliser le public aux problèmes posés par le mariage précoce et à l’éduquer à cette question importante. Le projet renforcement du Leadership et de l’autonomisation des filles à travers l’éducation (GLEE), rappelle Emma Moros, sponsorisé par le gouvernement américain, contribuera aussi à lutter contre ce problème. Ce projet, dit-elle, permettra de scolariser plus de 19968 filles non scolarisées âgées de 10 à 14 ans et de faire en sorte que 61 390 autres adolescentes âgées de 10 à 18 ans restent à l’école primaire et secondaire dans les régions de Kayes et Mopti. Le dit programme, ajoute Emma Moros, formera les enseignants, les directeurs d’école, les parents d’élèves et les membres de la communauté afin de soutenir l’accès des filles à l’éducation.
Quand une fille se marie, déclare Emma Moros, et donne naissance à un enfant, c’est le facteur le plus déterminant pour son avenir économique. Le mariage précoce et la procréation, ajoute-t-elle, changent les options d’une fille pour le reste de sa vie.
Le Proviseur du Lycée Ba Aminata Diallo, Mme Koné Alima Koné, a salué fortement l’initiative du service culturel de l’Ambassade des Etats Unis au Mali. Avant d’exhorter l’Ambassade de peser de ses moyens et canaux de relations pour la rénovation du réfectoire du Lycée.
Les discussions entre élèves et les organisateurs ont mis fin à la journée de sensibilisation.
Hadama B. Fofana
Source: Le Républicain