Le ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille en partenariat avec la FAO et le ministère du Développement rural, célèbre le 15 et 16 octobre prochains la 26ème édition de la Journée internationale de la Femme rurale (JIFR) sous le thème : « Renforcer la résilience des femmes et des filles rurales face aux effets des changements climatiques dans le contexte des crises sécuritaire et sanitaire »
Cette journée est couplée de la Journée mondiale de l’Alimentation(JMA) placée sous le thème : « Soutenir la transformation vers des systèmes agroalimentaires plus efficaces, inclusifs, résilients et durables pour une meilleure production,une meilleure nutrition, un meilleur environnement et une vie meilleure ».
Depuis le 19 février 2008 l’Assemblée générale des Nations unies ont déclaré, par sa résolution 62/136, le 15 octobre, Journée internationale des Femmes Rurales (JIFR).Selon le rapport d’étude ONUFEMMES 2017, au Mali, les femmes représentent 50,4% (RGHP 2009) et 70% d’entre elles résident en milieu rural ; elles effectuent plus de 80% des taches liées à la production alimentaire. Elles sont en effet des actrices incontestables et incontournables de l’économie, du développement local. Elles sont présentes tout au long de la chaîne agricole du travail de la terre, de la production à la consommation. La plupart d’entre elles participent à la production agricole, fournissent la nourriture, l’eau et le combustible pour leur foyer.
Elles mènent de front d’autres travaux en dehors de la ferme pour améliorer le niveau de vie de leur famille. De plus, elles sont en première ligne pour assurer des fonctions vitales comme l’éducation des enfants, la prise en charge des malades et des personnes âgées. Sur le plan économique, les femmes rurales contribuent pour plus de 55,8% à la production agroalimentaire nationale nécessaire à la consommation locale. Il est à noter que 92% des entreprises féminines formelles sont en milieu urbain, seulement 8% sont en milieu rural.Cependant, les femmes rurales sont confrontées à divers problèmes entre autres, l’analphabétisme, non accès à la terre, aux nouvelles techniques et technologies, à des services vitaux comme le crédit, les intrants, la vulgarisation, l’eau, la formation, la santé et l’éducation. Leur contribution vitale au sein de la société est largement méconnue.
Célébrée le 16 octobre de chaque année, la Journée mondiale de l’Alimentation est l’occasion d’appeler à renouveler l’engagement envers les Objectifs de développements durables en général et l’ODD n°2 en particulier, et de souligner le rôle de la FAO en tant que chef de file des efforts pour la Faim Zéro depuis la création de l’Organisation en 1945.Au Mali, pays essentiellement agro-silvo-pastoral, les femmes rurales subissent les impacts liés aux conséquences des changements climatiques : l’augmentation des cas de Violences Basées sur le Genre (VBG), du mariage d’enfant, la fermeture des écoles, la déscolarisation des filles, l’aggravation du chômage, la baisse de la production, la famine, la dégradation du climat social, l’impact psychologique et l’aggravation de la précarité.
C’est dans ce contexte que le Mali, à l’instar de la communauté internationale, célèbre le 15 et 16 octobre, la journée Internationale de la femme rurale (JIFR) couplée avec la journée Mondiale de l’Alimentation (JMA). L’objectif de cette célébration est de « contribuer à l’amélioration des conditions socioéconomiques des femmes et des filles en milieu rural à travers des mesures d’adaptation et d’atténuation face aux effets des changements climatiques dans le contexte des crises ; soutenir la sensibilisation du grand public, des partenaires techniques et financiers et du gouvernement autour des problématiques liées à la faim, à la pauvreté rurale, à l’attente de l’objectif Faim Zéro d’ici 2030 et du rôle que peut jouer les femmes rurales dans la promotion de la paix et de la sécurité ».
Selon la FAO, le choix de son thème découle du fait que l’association de régimes alimentaires malsains et les modes de vie sédentaires ont entraîné l’escalade des taux d’obésité, non seulement dans les pays développés, mais aussi dans les pays à faible revenu où coexistent souvent la faim et l’obésité.
« Actuellement dans le monde, plus de 670 millions d’adultes et 120 millions de filles et de garçons (de 5 à 19 ans) sont obèses, et plus de 40 millions d’enfants de moins de cinq ans sont en surpoids, tandis que plus de 800 millions de personnes souffrent de la faim ».
Hamane SOW
Source: L’Observatoire