Dans son discours, le Président de l’Autorité de Protection des Données à Caractère Personnel (APDP), Oumarou Ag Mohamed Ibrahim Haïdara a déclaré que cette journée est une initiative du Conseil de l’Europe qui, face au péril que constitue la collecte des données des citoyens, a ouvert à la signature des États européens, la Convention 108 tenant lieu depuis, de référentiel en matière de protection de données à caractère personnel.
Cette présente célébration intervient dans un contexte particulièrement douloureux, marqué par la pandémie de la Covid 19 qui continue, malgré les efforts consentis par nos Plus Hautes Autorités, à ébranler tous les secteurs d’activités de notre pays.
Une occasion pour lui d’attirer l’attention sur la nécessité pour chacun de veiller scrupuleusement à la préservation des informations nous concernant ; étant entendu que la protection initiale de la vie privée sur les réseaux sociaux via l’Internet et les objets connectés tient à l’évidence aux précautions sécuritaires envisagées au plan individuel.
Il a rappelé que le traitement des données à caractère personnel obéit à des principes. Chaque utilisation des données doit donc se faire dans le respect de règles strictes, dont le contrôle est assuré par l’Autorité de Protection des Données à caractère Personnel (APDP).
Selon lui, la protection des données personnelles au même titre que les autres libertés est vitale pour une société. Avec l’essor du numérique, les citoyens sont malheureusement confrontés aux atteintes répétitives à leur vie privée, voire leur intimité.
Dans le cadre de sa mission de veille, il a été donné depuis un certain temps à l’APDP de constater la publication sur les réseaux sociaux d’informations nominatives relatives aux procédures pendantes devant les cours et tribunaux. La collecte et la publication de documents judiciaires contenant des informations nominatives constituent des traitements de données à caractère personnel, qui ne peuvent être mis en œuvre que dans les cas prévus par la loi.
Le thème de cette année : « la Surveillance des employés sur les lieux de travail et la protection des données personnelles » se penche sur une problématique au centre des préoccupations de nombreux salariés surveillés par leur employeur sur leurs lieux de travail par des dispositifs dont ils n’ont pas connaissance et qui ne respectent pas leur vie privée.
« Avec le développement du numérique, de plus en plus d’entreprises et d’administrations utilisent et multiplient les dispositifs de surveillance des salariés : géo localisation, vidéo surveillances, contrôle des horaires, des messageries électroniques, écoutes et enregistrement des appels téléphoniques, etc. » a-t-il laissé entendre.
Cette année, dans le cadre de la préservation des droits des travailleurs, l’APDP a décidé d’organiser en collaboration avec la Direction Nationale du Travail un atelier de formation, les 28 et 29 janvier 2021, à l’attention des Inspecteurs et Contrôleurs du Travail, des Directeurs des Ressources Humaines de certains départements ministériels, de quelques représentants des bureaux de placement et certaines banques et assurances.
Avant de terminer, il a souhaité une bonne et heureuse année 2021 à tout le peuple malien en l’assurant que l’APDP jouera entièrement sa partition afin que la vie privée de nos concitoyens, et par-delà toute personne vivant sur notre territoire puisse être protégée.
Aïssétou Cissé
