Le Mali à l’instar des autres pays africains, a célébré, dimanche, en fanfare, la journée de l’enfant africain. Présidée par le président de la République par intérim, Pr. Dioncounda Traoré, la célébration de cette journée a permis aux défenseurs des droits de l’enfant de murir les réflexions sur les stratégies de lutte contre les violences faites aux enfants dans le respect des engagements pris par le Mali.

Il ressort des différentes interventions que la situation des enfants est alarmante au Mali, à cause de la guerre   imposée par les groupes terroristes au Nord. L’occupation des régions du nord par les groupes terroristes et narcotrafiquants aurait engendré de graves violations des droits de l’enfant au Mali. Toutes choses qui ont justifié le thème national de cette année: « crise sécuritaire et violences faites aux enfants », à côté du thème africain qui est : « éliminer les pratiques sociales et culturelles néfastes affectant les enfants : notre responsabilité collectives »

Selon le ministre de la Famille, de la Promotion de la Femme et de l’Enfant,  le gouvernement du Mali, avant la crise, a fait de gros efforts pour satisfaire les besoins vitaux de tous les enfants du pays. Des structures ont été créés pour promouvoir le bien-être de l’enfant malien. Au plan institutionnel, un arsenal juridique a été élaboré.

Malgré ces réalisations encourageantes, cette année, la situation des enfants est loin d’être reluisante au Mali.  Car, la crise a engendré de nouvelles formes de vulnérabilités des enfants. «Enfants associés aux groupes armés», «enfants séparés», « enfants non accompagnés » sont de nouvelles formes de vulnérabilités des enfants au Mali. S’y ajoutent les filles victimes du mariage précoce ou forcé, les filles violées et flagellées, les enfants victimes des restes d’explosifs de guerre et les enfants  traumatisés par l’assassinat de leurs parents.

Les statistiques du ministère de l’Action Humanitaire, de la Solidarité et des Personnes Agées, indiquent que la crise est à l’origine de plus de 300 000 déplacés internes et 174 129 refugiés dans les pays voisins au 21 mai 2013. La majorité de ces déplacés sont des femmes et les enfants en extrême vulnérabilité.

Selon la Commission du Mouvement des Populations du cluster protection, il a été comptabilisé plus de 530 enfants dont 488 enfants séparés de leurs parents et 43 enfants non accompagnés. La même source indique qu’au cours de la guerre, 8  sur 10 enfants étaient privés de l’école dans les régions du Nord. Il ressort des données de la Direction national de la protection de l’enfant et de la femme que 32 enfants ont été blessés ou tués dans les combats.  A ces chiffres, il faut ajouter les centaines d’enfants non scolarisés et mendiants à travers le pays.

Pour faire face à l’extrême vulnérabilité des enfants engendrée par la guerre, le gouvernement du Mali entend jeter les bases de la promotion intégrale des enfants du Mali. Le slogan national est : « zéro tolérance contre la violation des droits de l’enfant».

Aboubacar Berthé