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“Joueur typique africain” : “Willy Sagnol s’est fait piéger…”

Lors d’un “face-à-face” avec les lecteurs de Sud-Ouest, Willy Sagnol, l’entraîneur de Bordeaux se serait un peu lâché. La preuve ? Une vidéo diffusée mardi sur le site de ce quotidien français. Lui, “entraîneur du club, il y aura beaucoup moins de joueurs africains qui rejoindront les rangs des Girondins de Bordeaux, parce que (il n’a) pas envie de (se) retrouver avec 12 joueurs qui une fois tous les deux ans se “barrent” pendant deux mois”.

Willy Sagnol joueur footballeur entraîneur equipe bordeaux

Willy Sagnol répondait à une question sur la gestion prochaine de la Coupe d’Afrique des Nations. Tout en soulignant l’importance pour les clubs français du réservoir africain, le technicien bordelais juge ensuite que “l’avantage du joueur typique africain, c’est qu’il n’est pas cher quand on le prend, c’est un joueur qui est prêt au combat généralement, qu’on peut qualifier de puissant sur un terrain”.

Avant d’ajouter: “mais le foot, ce n’est pas que ça. Le foot c’est aussi de la technique, de l’intelligence, de la discipline, il faut de tout. Des Nordiques aussi. C’est bien les Nordiques, ils ont une bonne mentalité”, ajoute l’ancien joueur du Bayern Munich. Des propos de l’entraîneur de Bordeaux (1re div. française) Willy Sagnol sur les qualités supposées du “joueur typique africain” ont créé la polémique mardi et lui ont valu les critiques de son ex-partenaire en Bleu Lilian Thuram et de SOS Racisme.

Comment jugez-vous la polémique née des propos de Willy Sagnol sur les joueurs africains ?

C’est une polémique médiatique, contruite comme un scoop, à l’image de l’affaire des quotas (NDLR: qui avait impliqué Laurent Blanc, alors sélectionneur de l’équipe de France, en 2011). On en fait beaucoup. Sagnol n’est pas raciste, les joueurs noirs qui le fréquentent l’ont dit. Il est maladroit, naïf, il s’est fait piéger. Le sport est contraint à être plus politiquement correct. Les dérapages des sportifs font plus de scandale que ceux des politiques, qui sont pourtant censés maîtriser leur discours. Je pense notamment à une remarque de Manuel Valls, en 2009, sur un marché de l’Essonne, qui avait demandé tout haut à son accompagnateur un peu plus de “blancs, de white, de blancos.

Pourquoi cette spécificité du sport ?

Comme le sport est porteur de valeurs d’éducation et d’intégration, on a du mal à concevoir que l’on puisse entendre ce genre de propos dans ce milieu. Dans le foot en particulier, érigé en modèle d’intégration. Le sport est devenu un laboratoire pour la diversité ethnique mais du coup, comme on parle beaucoup de cette diversité, il y a beaucoup de dérapages. A force de mettre en avant les caractères ethniques, ça entre dans la tête des gens. Depuis 25 ans, on a remplacé la distinction par classes sociales par la distinction raciale. Ça a commencé avec Platini présenté comme un bon exemple d’intégration alors qu’il était de la troisième génération et ne parlait pas un mot d’italien. Ça a culminé en 1998 avec l’équipe “Black Blanc Beur”. Ça fonctionne bien, puisque dans le foot et le sport les talents sont issus de l’immigration et sont très visibles.

On ne peut donc pas selon vous parler de racisme rampant ?

C’est ce que j’appelle du racisme ordinaire. Pas du racisme au sens où les anti-racistes l’entendent. Les stéréotypes sur les Blacks sont ultra répandus dans le foot, dans le sport, alors qu’aucune étude sérieuse n’a avéré de différence physiologique. Mais ce ne sont que des stéréotypes.

 

Source: afrique.lepoint.fr

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