L’ONU sort un rapport alarmant sur le nombre de jihadistes en Irak et en Syrie. Il seraient désormais 25 000 combattants, soit une augmentation de près de 70% depuis mars 2014, et ce, huit mois après l’adoption historique d’une résolution qui devait empêcher le financement, le recrutement et le déplacement de combattants étrangers.
Avec notre correspondante à New York, Marie Bourreau
Le chiffre est symbolique, mais il fait réagir. Cent pays, soit la moitié des Etats du monde, ont aujourd’hui des combattants enrôlés dans l’organisation Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie.
La menace n’est pas fondamentalement nouvelle, notent les auteurs du rapport, mais la prolifération des combattants qui viennent d’Etats souvent épargnés par le terrorisme, tels que les Maldives ou Trinidad et Tobago, montrent l’attractivité d’un califat largement vanté sur les médias sociaux.
Jean-Paul Laborde est directeur du bureau de l’ONU contre le terrorisme. Il estime que les anciens jihadistes ont un rôle à jouer pour empêcher la prolifération des combattants : « C’est compliqué de faire un portrait-robot des combattants. Ce qu’on peut dire, c’est qu’ils sont extrêmement déterminés quand ils y vont. Et ils sont très motivés par les personnes qui les recrutent ou par les vidéos qu’il y a sur le web. Par contre, quand ils reviennent, il est intéressant de voir que les plus motivés pour continuer sont ceux qui n’ont pas été sur le champ de bataille. Ce sont ceux qui ont été certes entraînés, mais qui n’ont pas participé aux opérations. Au contraire, ils disent : « il faut arrêter tout ça ». »
Le rapport de l’ONU note aussi le manque d’échanges entre agences de renseignement, particulièrement au niveau européen, et qui explique la puissance apparente de l’organisation Etat islamique aujourd’hui.
Source: RFI