Ce grand débat citoyen touche à l’intégration africaine et doit permettre à la jeune génération de se situer par rapport à l’histoire

« Le profil du citoyen panafricain » est le titre d’une nouvelle émission qui sera bientôt diffusée par l’ORTM. Le coup d’envoi de cette compétition panafricaine a eu lieu samedi au CICB. C’était sous la présidence du parrain et de la marraine de l’événement, l’ancien président de la Transition, Dioncounda Traoré et Mme Keïta Aminata Maïga, l’épouse du chef de l’Etat. Inédite, la toute nouvelle émission remplace ainsi «  Le Profil du citoyen », une initiative de l’ONG « AGIR » et de l’Association pour la conscience citoyenne (ACC).
La compétition, sanctionnée par le trophée des Premières dames de la Zone UEMOA, est un concours de débat public ayant comme acteurs, les leaders des universités et écoles de formation supérieure de notre pays. Lors de l’émission, ces jeunes leaders s’affrontent par le biais de joutes oratoires sur des questions sensibles comme : l’intégration, la monnaie unique, les politiques sectorielles, l’environnement et le développement. Avec le succès enregistré par les précédentes émissions, l’ONG « AGIR » et son partenaire ACC ont estimé qu’il était temps de porter l’événement à un nouveau palier, africain celui-ci. De jeunes universitaires représenteront leur pays et débattront de thèmes tels le développement et l’émergence de l’Afrique. « Le Profil du citoyen » fait donc place à «  Le profil du citoyen panafricain ».
Pour cette première édition, l’honneur est revenu à notre pays et au Sénégal de croiser le fer, intellectuellement parlant. Elle avait pour thème : «  La Fédération du Mali aurait-elle été profitable aux deux pays ? ». Selon le coordinateur de l’ONG « AGIR », Mamadou Sissoko, cette compétition annuelle va désormais opposer des étudiants post-Bac, représentant leurs pays respectifs pour débattre sur un thème choisi par une personnalité de la classe politique, économique ou d’un autre domaine.
La règle du jeu est simple : une fois le thème connu, un pays, par tirage, défend l’assertion et l’autre le point de vue opposé. Le jury apprécie le niveau de chaque débatteur (et de chaque pays) et désigne le vainqueur. Ce grand débat citoyen qui touche à l’intégration africaine, devrait permette selon ses initiateurs, à la jeune génération de se situer par rapport à l’histoire.
L’objectif à moyen et long termes, précise Mamadou Sissoko, est de promouvoir la citoyenneté et le dialogue intergénérationnel. L’exercice permet aussi de former les jeunes africains à la culture du débat et à la recherche. La compétition entend promouvoir l’intégration africaine tout en renforçant les bases de la démocratie participative. Dans le débat de la présente édition, l’équipe malienne avait la tâche de défendre le « OUI », tandis que l’équipe sénégalaise soutenait le « NON » devant un jury présidé par le Burkinabé, le Pr. Maxime Somé.
Le ton du débat a été donné par les Maliens. Nos représentants avaient 5 minutes pour introduire la défense de leur position. Idem pour les Sénégalais. Chaque équipe s’est employée à développer des arguments solides pour défendre le « pour » et le « contre » la Fédération. Les écarts de langage étant strictement interdits, c’est donc dans une atmosphère de détente et de compréhension mutuelle que s’est déroulé le match.
Après une heure de débats et d’échanges, l’équipe malienne est sortie vainqueur de cette première manche. Cependant, le meilleur orateur est sénégalais. Serigne Momar Sarr a en effet séduit plus d’un par son aisance et son éloquence. La seconde manche est prévue à Dakar où le vainqueur de cette première édition sera connu.
D’ores et déjà pour la Première dame, Mme Keïta Aminata Maïga, il n’y aura ni vainqueur ni vaincu car c’est la jeunesse africaine et le panafricanisme qui en sortiront gagnants.
M. A. TRAORE

source : Essor