L’attaquante vedette de l’équipe des Etats-Unis, championne du monde, refuse de laisser à l’administration Trump une opportunité d’« exhiber » leur collectif.
L’attaquante vedette de l’équipe des Etats-Unis de football, Megan Rapinoe, a affirmé, mardi 9 juillet, que ses coéquipières n’accepteraient probablement pas, tout comme elle, une invitation à la Maison Blanche après leur sacre lors de la Coupe du monde féminine en France. « Je [n’irai] pas (…) et je crois que toutes les membres de l’équipe à qui j’ai parlé explicitement de cela [n’iront]pas », a-t-elle lancé lors d’une interview sur CNN.
Megan Rapinoe, qui revendique son homosexualité et est très engagée politiquement, avait beaucoup fait parler d’elle durant la compétition, en affirmant qu’elle ne se rendrait pas à « la putain de Maison Blanche ». Selon la joueuse – qui s’est excusée d’avoir juré – cette rencontre serait « une opportunité pour l’administration »Trump d’« exhiber » le collectif.
« Je ne pense pas du tout que cela fasse sens pour nous. Je ne peux pas imaginer qu’une de mes coéquipières veuille être mise dans cette position », a-t-elle insisté.
« Votre message exclut des gens »
La trentenaire, sacrée meilleure joueuse et meilleure buteuse du Mondial, a aussi vivement attaqué le président Trump sur sa politique. Interrogée sur ce qu’elle voudrait lui dire, elle a répondu en s’adressant directement à lui, fixant la caméra :
« Je pense que je dirais que votre message exclut des gens. Vous m’excluez. Vous excluez les gens qui me ressemblent. »
« Vous vous référez à une ère qui n’était pas géniale pour tout le monde », a-t-elle ajouté, en référence au slogan de Donald Trump « Make America great again » (« rendre sa grandeur à l’Amérique »). Donald Trump, qui avait affirmé qu’il inviterait l’équipe des Etats-Unis quel que soit le résultat, l’avait prise à partie sur Twitter : « Megan ne devrait jamais manquer de respect à notre pays, à la Maison Blanche et à notre drapeau. »
L’attaquante a, en revanche, accepté de se rendre au Congrès pour célébrer le sacre de l’équipe à l’initiative des démocrates. Leur chef de file au Sénat, Chuck Schumer, s’est dit, mardi, impatient de recevoir « ces femmes inspirantes ».
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