Dans une tribune publiée par le journal conservateur Sankei, le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, déclare ce mercredi 1er janvier 2014 que la Constitution pacifiste de 1947, héritée de la Deuxième Guerre mondiale et imposée par le vainqueur américain, sera révisée d’ici à 2020, année des Jeux olympiques à Tokyo. C’est la première fois depuis son arrivée au pouvoir il y a un an qu’il fixe une échéance pour réviser la Constitution.
Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, profite des fêtes du Nouvel An, un moment paisible et magique empreint de religiosité et de superstition, pour annoncer aux Japonais l’accélération du grand objectif de son mandat : la révision de la Constitution pacifiste. Une annonce qui intervient peu après s’être rendu au sanctuaire Yasukuni, haut lieu du militarisme japonais durant la guerre, où sont notamment honorés, parmi les morts pour la patrie, quatorze criminels de guerre.
Un referendum nécessaire
L’article 9 de la Constitution, qui interdit au Japon d’entretenir une armée et de recourir à la guerre, sera révisé en 2020. « Je pense qu’alors le Japon aura totalement rétabli son statut », estime Shinzo Abe. En clair, pour Shinzo Abe, le Japon sera alors redevenu un pays souverain à part entière. Il ne sera plus le vassal des Etats-Unis et il apportera une grande contribution à la paix.
Il faut comprendre donc que l’article 9 de la Constitution remaniée permettra au Japon de participer, aussi, au système américain de défense collective. Et, le cas échéant, de posséder la bombe atomique si la menace militaire chinoise devient trop précise.
La majorité des Japonais reste profondément attachée à leur Constitution pacifiste. Pour l’amender, il faut les deux tiers des voix dans les deux Chambres du Parlement ainsi qu’un referendum.
Source : RFI
