Dominé par l’Allemagne malgré trois nettes occasions avant la pause, le Nigeria s’est logiquement incliné (0-2) en demi-finale des Jeux Olympiques Rio 2016 mercredi à Sao Paulo. Les poulains de Samson Siasia tenteront de se consoler en décrochant la médaille de bronze samedi face au Honduras.
Vingt ans après 1996, le Nigeria ne décrochera pas à nouveau l’or olympique cette année… La Dream Team s’est inclinée 2-0 face à l’Allemagne mercredi à Sao Paulo à l’occasion des demi-finales des Jeux Olympiques Rio 2016. Dominatrice d’entrée, la Nationalmannschaft a logiquement ouvert le score par Klostermann, trouvé au second poteau sur un centre à ras-de-terre de l’excellent Meyer (0-1, 9e). Dans la foulée pourtant, le portier germain, Horn, ratait un dégagement et offrait une improbable occasion d’égaliser aux champions d’Afrique U23, mais Sadiq Umar butait sur lui.
Privés d’Azubuike (suspendu) et surtout d’Etebo (blessé) et bénéficiant de moins d’espaces que d’habitude dans le camp adverse, les Nigérians souffraient en défense sur chaque ballon en profondeur. Mais les poulains de Samson Siasia refaisaient un peu surface avant la demi-heure sur des contres obtenus face à un adversaire un peu trop joueur. Sans réussite puisque Sadiq Umar, puis Obi Mikel dans la foulée sur une belle série de dribbles, butaient sur les défenseurs allemands qui se jetaient pour sauver la mise.
Mais la menace restait bien germaine et Daniel devait s’interposer devant Gnabry avant qu’une frappe de Meyer ne frôle sa lucarne puis que Selke ne manque ensuite le break à bout portant. Et pourtant, il s’en fallait d’un rien pour qu’Aminu Umar, taclé in extremis par Ginter, n’égalise juste avant la pause. Même physionomie au retour des vestiaires avec des Allemands qui poussent pour doubler la mise. Mais Daniel mettait en échec Gnabry puis le centre de Selke ne trouvait pas preneur alors qu’il avait mis le portier nigérian dans le vent.
Face à des Allemands maitrisant leur sujet, la Dream Team n’est pas parvenue à se montrer dangereuse en seconde période, tombant tout simplement face à meilleure qu’elle, même si le manque d’efficacité allemand au moment de tuer le match aura maintenu le suspense jusqu’au second but signé Petersen, là encore au second poteau (0-2, 89e).
Ce sont bien les Germains qui défieront le Brésil samedi en finale pendant que le Nigeria, qui perd sa première demi-finale dans la compétition après deux succès, tentera de décrocher la médaille de bronze face au Honduras, corrigé 6-0 un peu plus tôt.
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Athlétisme : GATLIN battu et abattu
C’est un peu plus argenté, mais blessé dans son orgueil de compétiteur et dans son corps d’athlète que Justin Gatlin risque de refermer sa carrière olympique à Rio de Janeiro. Au Brésil, l’Américain ne sera pas vraiment parvenu à remonter la pente de cette gloire qu’il voulait retrouver, consigné une fois de plus au rang de premier faire-valoir d’Usain Bolt sur 100m dimanche et passé à la trappe au bout d’un 200m impitoyable pour sa cheville meurtrie mercredi.
En tête à l’entame de la ligne droite décisive de sa demi-finale, le champion olympique 2004 a soudain saturé et vu le Panaméen Alonso Edward (20″07) et le Néerlandais Churandy Martina (20″10) lui passer devant. Et son chrono (20″13), minoré par un vent défavorable (-0,2 m/s), l’a finalement éliminé au temps.
« Je ne suis pas complètement surpris, c’est ce que j’avais pu voir du 100m, qu’il grimaçait et qu’il ralentissait et ce n’est jamais facile de doubler dans un grand championnat, face à des jeunes », a observé Bolt. Battu, abattu, Gatlin a saisi une bouteille d’eau et a quitté rapidement la piste pour aller s’isoler. Pendant que Blake soufflait et qu’Edward exultait.
« J’ai ressenti une douleur à la cheville droite, je me la suis tordue fin novembre 2015 et ça m’a suivi toute la saison. Et ce soir, je n’ai pas été capable de pousser à fond », a exposé Gatlin, rattrapé par ses 34 ans. « J’ai eu du mal dans le virage et c’était vraiment douloureux dans les derniers 20 mètres. J’ai vu Alonso et puis Martina de l’autre côté, j’ai juste essayé de faire du mieux que je pouvais. » Sûr que Gatlin aurait aimé finir sa carrière individuelle aux JO autrement.
Lors de sa présentation en finale du 100m, il avait été sifflé, rattrapé par sa réputation de testostéroné suspendu quatre ans (2006-2010). Normalement pas la façon la plus sereine d’aborder une course, mais il s’en était défendu. « Je n’y ai vraiment pas prêté attention », avait-il attesté. La carapace des années Bolt, sans doute.
« Quand j’ai regardé vers les tribunes, j’ai vu tellement de drapeaux américains que ça m’a rendu vraiment heureux. » Dans ces circonstances, avouer une gêne, si minime soit elle, aurait sans doute provoqué un effet d’appel pour le 200m. Mais sa souffrance la plus profonde restera ce passé qu’il n’aura su faire oublier. »J’aime tout le monde, j’ai du respect pour tout le monde et j’aimerais que le public me respecte aussi », avait-il lâché après sa finale du 100m.