C’est un gros scandale financier qui agite l’ITIE-Mali. La secrétaire permanente, Mme Fatoumata Traoré, est appelée à justifier plus de 120 millions F CFA accordés par l’Union européenne à la structure.
Dans de nos précédentes parutions, nous évoquions avec insistance le fait que le Mali ne mérite plus de figurer dans le cercle des pays mettant en œuvre l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE).
Quelques mois après, cette alerte se confirme avec un cas de détournement des fonds des partenaires et même ceux du budget national. Une structure censée être la vitrine et un modèle de transparence et de bonne gouvernance dans le secteur extractif, l’ITIE-Mali s’est détournée de sa mission.
Des pratiques peu orthodoxes qui minent la bonne marche de cette initiative doivent être dénoncées et sanctionnées. Nommée pour relever les défis de mise en œuvre de l’ITIE au Mali, le constat est que dame Traoré ne fait plus l’unanimité des parties prenantes.
D’abord, c’est le traitement salarial qui fâche alors qu’il aurait pu, selon les frondeurs, l’empêcher de toucher des fonds alloués par le gouvernement et les partenaires à l’ITIE. Ici, on dénonce un détournement des fonds des partenaires et du budget national : fausses factures, missions fictives inventées justifiées par de fausses factures, népotisme, surfacturation des dépenses du secrétariat permanent.
Au regard de cette ambiance, la relation entre la secrétaire permanente et certains partenaires est devenue tendue au point qu’ils auraient suspendu leur coopération avec l’ITIE. Une mauvaise réputation pour une telle structure.
Peut-on désormais réellement demander aux compagnies minières d’être transparentes si les règles de bonne gouvernance sont transgressées par la cheville ouvrière de la mise en œuvre de l’ITIE ?
Dans ce scandale c’est surtout l’utilisation des fonds alloués par l’Union européenne à hauteur de plus de 110 millions qui fait grand bruit et suscite colère et indignation. En raison des manquements, les acteurs du secteur sollicitent le Bureau du Vérificateur général (BVG) afin de diligenter une mission de contrôle ou vérifier. Et à la délégation de l’Union européenne d’auditer l’utilisation de ces fonds afin de donner plus de crédibilité à la gouvernance actuelle de l’ITIE.
Dans la même dynamique, les parties prenantes, notamment le gouvernement et les organisations de la société civile sont interpellés à faire la lumière sur cette affaire.
Nous y reviendrons.
A. M. C.
Source: L’indicateur du Rénouveau-Mali