Convoqués en session extraordinaire ce mercredi 22 janvier 2014, les députés ont procédé à l’élection de leur président. Sans surprise, c’est le candidat du Rassemblement pour le Mali (RPM), Issaka Sidibé, qui a été porté au perchoir de la 5e législature de l’ère démocratique.
Issaka Sidibé est le nouveau titulaire du perchoir. Il a été élu ce mercredi avec 115 voix contre 11 pour son challenger Oumar Mariko du parti Sadi. Il y a eu 20 bulletins nuls et un blanc.
En prenant en charge les destinées de l’auguste institution, le président Sidibé a dit à ses collègues que “présider notre Assemblée nationale du Mali, en ce moment important de l’histoire de notre pays constitue un immense honneur, mais aussi et surtout un redoutable challenge. Ce challenge, j’entends le relever avec vous tous, car convaincu que nous sommes tous dépositaires de la souveraineté du peuple malien. Notre peuple nous observe et nous demande un comportement honorable et digne”.
Il a rendu grâce à Dieu par le fait que le Mali soit en train de sortir de la grave crise avant d’appeler le Parlement à servir l’intérêt général, rien d’autre. “C’est le moment d’être à l’écoute de notre peuple, de rendre compte à nos mandants. Nous allons écrire ensemble une nouvelle page de l’histoire, de la longue et riche histoire parlementaire de notre pays. Cette page, nous devons faire en sorte qu’elle soit écrite en lettres d’or dans l’histoire de notre Parlement. Il nous faut œuvrer sans relâche à la réconciliation entre les filles et les fils du Mali, quelle que soit leur appartenance politique, religieuse, ethnique… Nous devons être l’Assemblée nationale de toutes les Maliennes et de tous les Maliens. Nous devons tous à ce moment délicat de l’histoire de notre pays apporter notre contribution à l’œuvre de refondation de notre Etat. Œuvre entreprise par Son Excellence Ibrahim Boubacar Kéita, président de la République du Mali, homme d’Etat, homme de conviction, homme de défis”. Le chef de l’institution parlementaire a déjà donné le ton par rapport à la vocation de la nouvelle Assemblée nationale. “En tant que représentants du peuple malien, ensemble nous veillerons à ce que notre Assemblée ne soit pas une chambre d’enregistrement. Le chef de l’Etat ne le conçoit pas ainsi”.
Issaka Sidibé qui est aussi le beau-père de Karim Kéita, le fils d’IBK a ajouté qu’il s’efforcerait au cours de cette législature à poursuivre, les réformes entamées au niveau du travail parlementaire en y apportant plus de clarté et en faisant de sortes que le personnel parlementaire soit mieux formé plus sécurisé. “Cela n’ira pas sans grincement de dents et sans frictions, mais c’est le prix à payer pour réussir des réformes majeures sur la durée, nous ne pouvons pas nous y dérober”.
Qui est l’homme ?
Celui qui préside désormais aux destinées de notre institution parlementaire est élu à Koulikoro où il est né le 26 juin 1946. Marié et père de 5 enfants, Issaka Sidibé était déjà député de 2002 à 2007, législature au cours de laquelle il fut rapporteur général de la Commission des finances, de l’économie et du plan (2002-2005).
Auparavant, M. Sidibé était à la douane où il a occupé plusieurs postes de responsabilité : chef section des frontières à la S/D des enquêtes douanières (2002), chef de la brigade des douanes de l’aéroport (2001), chef de brigade du bureau des régions économiques des exonérations douanières et des Maliens de l’extérieur 801 et 805 (1997-2000), chef de division brigade de la direction régionale des douanes de Koulikoro et du district de Bamako (1997), chef de subdivision douanes Bamako (1992-1996), adjoint au chef de division douanes Bamako (1991-1992), chef de subdivision douanes Mopti (1991), chef de brigade BNPP (1991), chef de brigade Faladié (1990), chef de brigade des douanes aéroport (1983-1985), superviseur des magasins sous douanes (1976-1977), employé au Port de Dakar (1968-1975).
Avant d’être à ce niveau de responsabilité à la douane, le nouveau président de l’Assemblée nationale fut contrôleur douanier. Il était aussi au service recherches et poursuites des infractions douanières, au contrôle des opérations de dédouanement notamment en matière d’exonérations douanières, au contrôle des voyageurs et des moyens de transport, au contrôle des opérations de change, au suivi des affaires contentieuses.
Issaka est détenteur d’une maîtrise en droit privé acquise à l’ENA de Bamako. Il a aussi un certificat d’administration du sport acquis en juin 2000 avec le Comité international olympique et a suivi une formation militaire au CSK en 1982 à Koulikoro.
Le président de l’Assemblée nationale a été aussi président de la Ligue d’athlétisme du district de Bamako, 1er vice-président du Comité olympique et sportif du Mali, président de la Fédération malienne de cyclisme, trésorier général de la Fédération malienne de football, président-fondateur du Centre Cheick Kouyaté d’athlétisme et président de l’AS Réal de Bamako. Il parle français, bambara et wolof.