Le ministre de l’Agriculture, Nango Dembélé a procédé hier à l’hôtel Sheraton au lancement du Projet d’appui régional à l’initiative pour l’irrigation au Sahel (PARIIS-Mali) et du Projet de développement de la productivité et de la diversification agricole dans les zones arides du Mali (PDAZAM). Ces deux projets seront exécutés par l’Agence d’aménagement des terres et de fourniture de l’eau d’irrigation (ATI).
Lors de la conférence de haut niveau sur la relance de l’irrigation au Sahel le 31 octobre 2013 à Dakar, six États du Sahel, à savoir le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad ont convenu de combiner leurs efforts pour accroître le rythme et la qualité des investissements dans l’agriculture irriguée dans une approche participative et systémique de résolution des problèmes et de développement de solutions adaptées.
Le projet PARIIS, selon le ministre de l’Agriculture, est la concrétisation de cette initiative et contribuera à la résolution de trois défis régionaux que sont une utilisation plus efficace et productive des ressources en eau peu abondantes, l’accroissement de la sécurité alimentaire et le partage des connaissances afin d’améliorer la viabilité et exploiter le potentiel de l’irrigation dans le Sahel.
Nango Dembélé a rappelé que le Mali est certainement le pays du Sahel qui dispose de plus de potentialités en termes de ressources en eau et en terres avec 65 milliards de mètres cubes d’écoulement annuel moyen d’eau de surface (bassins des fleuves Niger, Sénégal et Sourou). Notre pays dispose également de 2.500 milliards de mètres cubes d’eau souterraine avec un taux de renouvellement annuel d’environ 60 milliards de mètres cubes et près de 2,2 millions d’hectares de terres aptes à l’irrigation. Le chef du département a, par ailleurs, indiqué que la maîtrise de l’eau pour le développement de l’irrigation constitue une des préoccupations majeures du gouvernement. En effet, le ministre Dembélé a signifié que le PARIIS-Mali est un projet structurant qui s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet de société du président de la République Ibrahim Boubacar Keïta qui prévoit l’aménagement de 70.000 hectares à l’horizon 2023 pour installer 20.000 exploitations familiales. « Avec son important potentiel irrigable, le Mali peut occuper une place de choix dans l’approvisionnement en denrées alimentaires des populations du Sahel », a affirmé le ministre Nango Dembélé, avant de saluer l’avènement de ces projets qui permettront de valoriser le potentiel en matière d’irrigation.
S’agissant du Projet de développement de la productivité et de la diversification agricole dans les zones arides du Mali (PDAZAM), le président directeur général d’ATI, Dr Lamissa Diakité, non moins coordinateur des deux projets, dira qu’il vise à améliorer la productivité agricole, diversifier les productions agricoles et renforcer la résilience des ménages ruraux bénéficiaires dans les zones arides ciblées.
Pour le représentant de la Banque mondiale, Boubacar Sidiki Walbani, ces projets qui s’inscrivent dans les priorités du cadre de partenariat ont trait à la sécurité alimentaire, la résilience face au changement climatique et la réduction de la pauvreté. M. Walbani a conclu en indiquant que la Banque mondiale attend beaucoup des deux projets qui sont un véhicule pour l’innovation en vue de la résilience et de la croissance agricole.
Rappelons que ces deux projets (PARIIS-Mali et PDAZAM) sont financés par la Banque mondiale à hauteur de 25 millions de dollars, soit 13,7 milliards de Fcfa pour le PARIIS-Mali, de 60 millions de dollars, soit 33 milliards de Fcfa pour le PDAZAM. La contribution de la coopération espagnole pour le PARIIS-Mali est de 10 millions d’euros (6,5 milliards Fcfa).
Le PARIIS-Mali interviendra dans les cercles de Koulikoro, Dioïla, Ségou et Barouéli dans les Régions de Koulikoro et de Ségou, les zones Office du Niger et Office Riz Ségou pour une durée de 5 ans. La population totale concernée par le projet est estimée à 2.697.750 habitants. Quant au PDAZAM, il couvre les régions de Kayes, Koulikoro, Ségou et Mopti pour une durée de 5 ans.
Anne-Marie KÉITA
Source: Essor