Hier, jeudi 6 juin 2019, tôt le matin, les membres du comité syndical de l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) ont tenu un sit-in devant la porte dudit service pour dénoncer l’« irrégularité dans le paiement des salaires », le « blocage des subventions destinées au personnel et au comité syndical de l’ANPE » et la violation de la liberté syndicale par la direction générale de l’ANPE. En outre, dans un préavis de grève adressé au ministre du dialogue social, du travail et de la fonction publique, le 4 juin 2019, le comité syndical de l’ANPE revendique 9 points dont le paiement intégral des subventions destinées au personnel et au comité syndical de l’ANPE ; le paiement des allocations; l’ouverture des droits du personnel adhérent à l’Assurance maladie Obligatoire (AMO); l’uniformisation de la période de traitement des salaires pour tout le personnel; l’arrêt immédiat de l’ingérence de l’administration dans la vie syndicale de l’ANPE. « Si ces points ne sont pas satisfaits, le personnel de l’ANPE observera un mot d’ordre de grève de 72 heures allant du lundi 24 juin 2019 à 00 heures au mercredi 26 juin 2019 à 23 heures 59 minutes sur toute l’étendue du territoire national », révèle le préavis de grève.
« Non à l’entrave à la liberté syndicale », « Non aux mutations arbitraires des syndicalistes », « le Comité syndical de l’ANPE est légitime », c’est entre autres les slogans qu’on pouvait lire sur les pancartes que tenaient les manifestants du comité syndical de l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE). Au cours de la manifestation à l’intérieur et à la porte même de l’ANPE, le secrétaire général du comité syndical de l’ANPE, Khefing Kanté a accordé une interview à la presse dans laquelle il dénonce les agissements du directeur général de l’ANPE, Ibrahim Ag Nock et du secrétaire général de l’UNTM (Union nationale des travailleurs du Mali), Yacouba Katilé. Dans leur préavis de grève, le comité syndical de l’ANPE dénonce « les multiples actes d’ingérence de la Direction Générale de l’ANPE dans la gestion de la crise qui oppose le Comité Syndical de l’ANPE, la Section Nationale des Services de l’Administration générale du SYNTADE (SAG-SYNTADE) et le Bureau exécutif sortant du SYNTADE dirigé par le camarade Yacouba KATILE ». Il dénonce également le « refus de la Direction Générale de l’ANPE de mettre les installations et équipements à la disposition du comité syndical librement élu par les travailleurs de l’ANPE et le blocage des subventions destinées au personnel et au comité syndical de l’ANPE ». Selon le secrétaire général du comité syndical de l’ANPE, Khefing Kanté, les conséquences de la gestion de la crise syndicale a abouti au retard des paiements des allocations depuis le quatrième trimestre 2018 ; à la fermeture constante et régulière des droits à l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) occasionnant le non accès aux produits et à la couverture sanitaire du personnel adhérent; à l’irrégularité dans le paiement des salaires ; à l’ingérence de l’administration dans la vie syndicale de l’ANPE ; à la violation flagrante des dispositions légales et règlementaires relatives à l’organisation et au fonctionnement du service ; à la gestion injuste et inéquitable du personnel. Face à cette situation, le Comité Syndical de l’ANPE, dans son préavis de grève en date du 4 juin dernier, revendique : le respect strict des dispositions du Code du Travail, des conventions internationales sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical notamment les conventions n°87, 98 et autres ; le paiement intégral des subventions destinées au personnel et au comité syndical de l’ANPE ; la neutralité de la Direction générale de l’ANPE dans la gestion du différend syndical opposant la SAG-SYNTADE au bureau exécutif sortant du SYNTADE ; le paiement des allocations depuis le quatrième trimestre 2018 ; l’ouverture des droits du personnel adhérent à l’Assurance maladie Obligatoire (AMO); l’uniformisation de la période de traitement des salaires pour tout le personnel; l’arrêt immédiat de l’ingérence de l’administration dans la vie syndicale de l’ANPE ; le respect strict des dispositions légales et règlementaires relatives à l’organisation et au fonctionnement du service (Accord d’Etablissement de l’ANPE et la Convention 87 de l’OIT); la nomination dans les délais d’un Directeur Général Adjoint pour arrêter les exactions de la Direction à travers le recrutement et la nomination, cautionnées par le Département Ressources Humaines, faisant état d’injustice et de frustrations au sein du personnel. « Si ces points ne sont pas satisfaits, le personnel de l’ANPE observera un mot d’ordre de grève de soixante-douze (72) heures allant du lundi 24 juin 2019 à 00 heures au mercredi 26 juin 2019 à 23 heures 59 minutes sur toute l’étendue du territoire national. Le travail reprendra le jeudi 27 juin 2019 à 07h30. Le Comité syndical de l’ANPE se réserve le droit d’entreprendre d’autres actions en cas de non satisfaction des revendications », révèle le préavis de grève du comité syndicale de l’ANPE.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain