Notre pays glisse-t-il, insidieusement, de la médiocratie à la monarchie ? La question mérite d’être posée. Surtout après l’annonce faite autour de la candidature de la belle fille du président de la République aux prochaines élections communales. Selon la presse, privée de …presse, Mme Keïta Mariam Sidibé, épouse de l’honorable Karim Keïta, fils du président de la République, serait candidate aux élections communales à venir. Fille de l’honorable Issiaka Sidibé, président de l’Assemblée nationale, Mme Keïta Mariam Sidibé n’entend pas rester maire ou conseiller municipal, en commune II du district de Bamako ; mais plutôt, briguer la mairie du district. Avec, peut-être, le soutien de son époux, lui-même, président de la commission Défense de l’Assemblée nationale. Les Maliens ont, à peine, fini de crier haro sur le baudet, qu’une autre surprise sur …prise leur tombe dessus : la candidature de Fatoumata Sidibé, sœur cadette de la belle fille du président de la République à la même mairie de la commune II. Et au nom de la même association, celle qui aurait permis à Karim Keïta, de briguer un poste de député en commune II du district de Bamako. Alors, va-t-on, désormais, vers une « monarchie continuelle » ou une monarchie constitutionnelle ? C’est la question, que nous avons posée au Chef de l’Etat.
Mr le président, l’élection de votre fils, Karim Keïta, comme député puis comme président de la commission Défense, a suscité des vagues et continue d’en susciter au sein de l’opinion publique. Mais l’annonce de la candidature de son épouse, aux prochaines communales, risque de soulever un tollé général…
Pourquoi ? Est-ce que Mamy n’est pas une malienne comme les autres ?
Pourquoi elle ne se présente pas, si elle a les capacités de briguer la mairie de la commune II ? Je ne vois rien de répréhensible dans sa démarche. Ce sont des élections libres, ouvertes, auxquelles tout le monde peut travailler. Belle fille du président du président de la République ou pas.
Mr le président, pourquoi Karim ou son épouse ne s’étaient pas présentés à une élection avant que vous soyez élu président de la République ?
C’est parce que chaque chose en son temps ! Avant, ni Karim, ni son épouse, ne se sentaient pas pour briguer un poste électif. C’est tout !
Donc, il a fallu que vous soyez élu président de la République pour qu’ils se sentent, soudainement, prêts ?
C’est une simple coïncidence !
Mr le président, n’avez pas peur du tollé que ces deux candidatures peuvent provoquer au sein de l’opinion publique, mais aussi, au sein du RPM, votre parti politique ?
Pour mon parti, rassurez-vous : personne ne lèvera le petit doigt, au risque de se le voir coupé. Je vous rappelle que Karim est mon fils bien aimé, l’enfant prodige de Sébéninkoro et de la commune II du district. Et « Mamy » et Fatoumata, les filles du président de l’Assemblée nationale. Je te laisse deviner la suite.
Quelle suite, la candidature de Karim Keïta, aux présidentielles de 2018 ?
Comprenne, qui pourra !
Propos recueillis par Le Mollah Omar
Source: Canard Déchainé