Alors que nous grignotions des cacahuètes que notre sœur, Keïta Aminata Maïga, venait de nous offrir pour calmer notre faim, apparaît IBK, le regard masqué derrière ses lunettes noires et le doigt pointé sur nous.

La suite dans cette interview imaginaire. Ou presque.

J’ai bien reçu ta demande pour m’accompagner à Davos, en Suisse. Mais je suis désolé, il n y a pas de place pour toi dans mon jet privé. Ça t’apprendra à parler de mon grand-père, dans ton fichu journal, comme d’une personne ordinaire.

Vous voulez parler de Tiémoko « Bélébélé » ou Tiémoko « Néguédiourou » ! Toutes nos excuses, Mr le président. Mais que pensez-vous  de la sécurité, qui se dégrade chaque jour davantage au Nord ?

C’est le fait de ceux qui n’aspirent pas à la paix dans le septentrion de notre pays ; c’est le fait de ceux à qui cette insécurité profite ; c’est le fait de certains individus, décidés à tout mettre en œuvre pour saboter le processus de paix à Alger. Pas plus que l’autre jour, ils ont poussé une partie de la population civile à s’attaquer aux troupes de la Minusma. La suite, on la connaît. Elles se sont vu obligées de se défendre.

Ces actes de sabotage, ourdis à dessein, ne nous divertiront guère. Au contraire, ils renforcent notre volonté d’aller à la paix. Et je profite de votre micro pour inviter les groupes armés à rejoindre le camp de la paix. Avant qu’il ne soit trop tard. Car tôt ou tard, ils finiront par venir à la paix, d’une manière ou d’une autre. Alors, autant le faire maintenant pour épargner à notre pays des pertes inutiles en vies humaines.

L’attaque de Douékiré, ville à équidistance entre Goundam et Tombouctou vient, à son tour, d’être attaquée. Attaque qui s’est soldée par la mort du Commandant de la Brigade de gendarmerie. Deux autres gendarmes ont été blessés….

Voilà ! Tout cela procède d’une même et seule logique : saboter le processus de paix. Mais je promets aux Maliens que les auteurs de ces attaques seront, un jour, démasqués et traduits en justice. Afin qu’ils soient châtiés, conformément à leurs crimes.

Et avec le nouveau gouvernement, tout se passe bien comme dans le meilleur des mondes ?

Avec « Simbo » comme Premier ministre, pardon Modibo Keïta, les membres du gouvernement n’ont guère le choix : ou ils s’adaptent ou ils disparaissent. C’est la loi de la dialectique.

Avez-vous un appel à lancer ?

Bien sûr ! J’invite nos concitoyens, qu’ils soient du nord ou du sud, à garder leur calme. Certes, ce qui se passe sur le terrain est inacceptable ; mais nous travaillons, chaque jour davantage, afin de rétablir, d’une part, la sécurité sur toute l’étendue du territoire national ; et, d’autre part, de parvenir à la paix dans les plus brefs délais.

Propos recueillis par le Mollah Omar 

source : Canard Déchainé