Si tous les acteurs de la lutte contre l’insécurité partageaient le même souci, celui de la protection des personnes et de leurs biens, un grand pas serait déjà fait. Mais pendant que d’autres veillent pour traquer des bandits de grand chemin et les mettre à la disposition d’autres qui ont un autre agenda, alors, on est loin du bout du tunnel.
Interpellé puis déféré par le 3è arrondissement le jeudi 6 novembre 2014 pour braquage et vol à main armée, il était déjà libre en 2015 et faisait partie de la bande d’Aly Ombotimbé dit « château », démantelée à nouveau par le même commissariat de police. Rappel des faits.
L’équipe de patrouille du commissariat de police du 3è arrondissement, conduite par le chef de la Brigade de recherches d’alors, Soungalo Oumar Diarra, dans sa ronde de routine la nuit de jeudi 30 octobre 2014 au nouveau marché de Medine en Commune II du district, a interpellé vers 6H du matin, pour vérification d’identité, un jeune homme solitaire qui portait un sac au dos.
Fouillé, ledit sac contenait vingt et un sacs plastics contenant du lait en poudre, une somme de 76.000FCFA dont 26.000FCFA en pièces de monnaie, trois pistolets de fabrication artisanale, quatre cartouches de fusil de chasse et trois téléphones portables. Qui est-il ? Comment a-t-il eu ces biens qui ressemblent à des articles de boutique ? Le marcheur solitaire dit se nommer Solomane Coulibaly dit Siramougouni et que les biens qu’il porte ont été volés à un étalagiste à Kalaban. Pour vérifier ces allégations, l’inspecteur de police Alou Badara Keita en charge du dossier utilisa l’un des téléphones retrouvés dans son sac, de type Samsung E 22-22 pour appeler un numéro retrouvé dans le répertoire. Il tomba sur un homme répondant au nom d’Oumar Sanogo, domicilié à Kalaban coro Adeken, à la périphérie de la Commune V du district. Il explique au policier que le téléphone appartient à sa sœur Amatou Keita. Cette dernière l’avait branché à la charge dans la boutique en face de leur famille puisque leur courant était coupé. Mais que vers 4H du matin, quatre hommes armés ont défoncé la porte de la boutique pour maîtriser le boutiquier et piller son commerce, sous la menace armée. Ils ont emporté beaucoup de biens y compris des téléphones portables.
Oumar Sanogo a aussi appris à l’inspecteur Keita que la même nuit, les membres de son Grin(lieu de regroupement par affinité) ont été attaqués et dépossédés de leurs motos et de quatre téléphones portables par quatre hommes armés. L’inspecteur Soungalo Oumar Diarra prit la tête d’une équipe de policiers pour aller sur le terrain. Les policiers apprendront que dans la nuit du jeudi 30 octobre, des bandits armés ont semé la terreur dans le quartier de Kalaban coro Adeken. Ils escaladaient les murs pour s’attaquer aux chefs de familles qu’ils violentaient sous les yeux des siens et les dépossédaient de leurs biens, armes au poing. Interrogé sur ces témoignages au retour au commissariat, « Siramougouni » ne les a pas niés. Il a dénoncé ses complices qui campent généralement au flanc de la colline du Point G. Une équipe de police déployée sur le site n’a vu personne.
De retour, un adolescent montré du doigt par « Siramougouni » comme étant membre de la bande a été interpellé et embarqué. Il s’appelle Issa Diarra. Le jeudi 6 novembre 2014 à la fin de l’enquête, les deux cambrioleurs ont été mis à la disposition de la justice et voilà que cette année, « Siramougouni » était déjà libre et avait même repris du service auprès d’Aly Ombotimbé dit château. Qui ne fait pas son travail ?