Le terrorisme, sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, est la menace asymétrique la plus directe pour la sécurité de nos concitoyens ainsi que pour la paix et la prospérité internationales. S’il n’y a pas lieu de soutenir les efforts des autorités maliennes pour défendre leur pays et de leur faciliter cette lutte contre le terrorisme international clamée urbi orbi sur tous les toits du monde – et se dégonflant comme un ballon de baudruche – il ne faut pas aller chercher loin pour des solutions qui reflèteraient exactement les attentes et les demandes des populations.
Elles qui sont captives de la réalité du terrain et proies faciles des attaques subites et violentes de Groupes armées terroristes, et qui ne chercheraient nullement à cautionner ces exactions dont elles sont témoins et elles-mêmes victimes, sans l’intervention rapide de l’armée, en mission de sécurisation du territoire, des biens et des personnes face aux actions destructrices des groupes armés, sur tout le territoire, grâce à la surveillance satellite. C’est cette approche de défense active de l’intégrité du territoire dans le Grand Sahel dénommé Confédération AES, qui est une option commune qui devrait être efficace pour arriver à stabiliser la situation sécuritaire dans le pays et à privilégier le dialogue inter-citoyen et avec les forces vives de la Nation commune : Confédération AES, havre de paix et réservoir de gisements de richesses naturelles du sous-sol convoitées. À cet égard, les intérêts nationaux doivent être mis en relief pour être préservés et les approches collectives diversifiées dans le sens de la coopération mutuelle. Une tendance-pays qui est soulignée par le souci d’acquérir une bonne couverture stratégique et de se réserver une gamme de choix stratégiques dans un esprit de multi-alignement en matière de politique étrangère. Les États naviguent désormais vers des complexités issues d’un ordre mondial en perpétuelle évolution. Les pays du BRICS ont lancé de nouveaux types d’alliances avec des modes de groupements passant de l’unipolarité au polycentrisme pour la sécurité et la stabilité. On peut comprendre que face aux incertitudes mondiales, avec le Conflit Israël Palestine à Gaza qui peut se généraliser à tout moment, les États responsables cherchent à adopter des stratégies préventives qui les poussent à une gestion intelligente des risques géopolitiques. Mais «la facilité avec laquelle nous renonçons, souvent, à notre culture ne s’explique que par notre ignorance de celle-ci, et non par une attitude progressiste adoptée en connaissance de cause», Professeur Cheikh Anta Diop.
Si Alger occulte donc toutes ces données objectives et ces faits diplomatiques et géopolitiques marquants, c’est qu’il y a des raisons qui justifient tant d’insistance pour réhabiliter un accord violé et obsolète et en profiter pour proférer des menaces et décerner des blâmes à l’endroit des autorités maliennes. Et pour cause ! Les efforts légitimes de défense déployés dans cette opération, qui les surprend sur la puissance de feu des Fama et qu’aucun média, aucun des pays qui luttent contre le terrorisme, aucune organisation, n’a trouvé nécessaire de saluer et d’encourager, du 6 au 9 août 2024, pic des frappes de drones des Fama à Tinzaouatène. Mais ce qu’on constate, c’est le silence et cette compassion inexpliquée pour le nombre de morts au bilan très élevé, suite aux violentes représailles des Fama bien préparées et armées. Il est impératif de réévaluer la situation sécuritaire dans ses nouvelles formes avec l’Otan et les bases militaires de ses pays membres en Afrique. C’est l’avertissement du Colonel Sadio Camara, ministre de la Défense et des Anciens Combattants aux GAT : «Je lance simultanément un avertissement aux récalcitrants, qui pensent que les profondeurs des grottes et le couvert des forêts leur offrent encore un quelconque répit, ou qui veulent jouer la montre, comptant sur un éventuel épuisement de la volonté du Peuple. Vos actions de harcèlement et vos attaques lâches contre les populations civiles ne font que confirmer votre perte de vitesse. Soyez sûrs de ne jamais retrouver le repos, du moins jusqu’à ce que nos bombes et nos troupes d’assaut vous traquent et vous envoient vers le repos éternel».
La messe est dite pour que l’on ne soit plus étonné de voir les militaires français en Ukraine et des militaires ukrainiens au Mali. L’AES devra en prendre compte et quitter «de manière irrévocable» la Cedeao. Dans cette voie aussi, il faut que l’Algérie sache qu’elle est en train d’emprunter une voie sans issue vers cette velléité d’internationalisation du terrorisme au nord du Mali dont elle s’est toujours prise au sérieux comme médiateur attitré en faveur de la Cma. Voies sans recours aussi pour la Cma, qui doit se rendre compte qu’elle n’est rien d’autre qu’une agence locale de coordination des stratégies de la coalition mondiale contre les pays du Sahel et une centrale de recrutement de mercenaires appelés en renfort pour la campagne d’août-septembre, période d’hivernage propice à leurs attaques. Et, last but least, qu’elle sache que le fait de voir Iyad Ag-Ghali au centre de la stratégie régionale d’Al-Qaida est un handicap insurmontable qui interdit tout dialogue ou négociations avec elle, investie qu’elle est par d’autres chefs terroristes motivés comme Hugo et d’autres éléments radicaux qui ont rejoint la Cma sinon l’Hadès sous les frappes et les tirs des Fama.
On peut en tirer comme conclusion que la principale préoccupation d’Alger ce n’est pas les soucis des populations prises dans l’étau de ce cercle de feu, malgré les appels à évacuation des lieux, mais bien sa place honoraire de médiateur de ce conflit devenu son fonds de commerce qu’elle alimente à chaque nouvelle pause d’une manière ou d’une autre pour toujours continuer à régner dans la zone et participer au pillage des mines d’or du Mali. Sans droit ni autorisation. Il aurait été beaucoup plus simple pour Alger de se résigner à laisser l’Accord mourir de sa belle mort que de tenter de le ramener à la vie. Surtout dans un contexte géopolitique qui a vu l’avènement de l’Alliance des États du Shale et la naissance de la Confédération qui la cerne. «Le nègre ignore que ses ancêtres, qui se sont adaptés aux conditions matérielles de la vallée du Nil, sont les plus anciens guides de l’humanité dans la voie de la civilisation ; que ce sont eux qui ont créé les Arts, la religion (en particulier le monothéisme), la littérature, les premiers systèmes philosophiques, l’écriture, les sciences exactes (physique, mathématiques, mécanique, astronomie, calendrier…), la médecine, l’architecture, l’agriculture, etc. à une époque où le reste de la Terre (Asie, Europe, Grèce, Rome…) était plongé dans la barbarie», Professeur Cheikh Anta Diop.
Pendant ce temps, les terroristes et leurs alliés persistent et insistent, coûte que coûte, à en découdre avec les Fama, qui sont plus que déterminées avec les FDS du Niger et du Burkina Faso, la Russie aussi, d’en éradiquer en masse de ces chiens errants. C’est ce qui apparaît aujourd’hui. À la guerre comme à la guerre, dit-on…
Khaly-Moustapha LEYE
L’Aube