Le Commissaire principal, Bakoum KANTE, conseiller technique au ministère de la sécurité et de la protection civile, a animé, le vendredi dernier, une conférence de presse, focalisée sur l’interdiction formelle de l’utilisation des feux d’artifices et des pétards pendant les fêtes de fin d’année (Noël, 31 décembre). C’était dans la salle de conférence dudit département, à l’ACI 2000.
Le principal conférencier était le commissaire principal, Bakoum KANTE, conseiller technique au ministère de la sécurité et de la protection civile qui avait à ses côtés le chef de cabinet, Hama ACKA, le colonel, Lanzeni KONATE et le Colonel Ismaila DEH.
C’était en présence du président de la Chambre régionale du commerce de Bamako, Ckeck Oumar SACKO ; du représentant du SYNACODEM, Baba Tidiani KANADJI, du président de l’Association des commerçant détaillants du marché Dibanani, Mamadou COULIBALY, etc.
L’objet de cette conférence, soutient le conférencier, était de partager l’information sur l’interdiction des pétards au Mali avec les commerçants détaillants et demander leur accompagnement dans la mise en œuvre effective de la cette mesure.
Aussi, a-t-il fait savoir, cette mesure d’interdiction des feux d’artifices et des pétards pendant les fêtes de fin d’année a été prise par les plus hautes autorités du pays pour des raisons de sécurité nationale, il y a de cela 5 ans, avec la crise sécuritaire de 2012.
Par ailleurs, soutient le commissaire KANTE, l’explosion des pétards est, le plus souvent, à l’origine de beaucoup de bruit qui peut être assimilé à des crépitements d’arme à feu par les populations. C’est pourquoi, depuis cette date, le ministre de la Sécurité passe par dans communiqué à la veille des fêtes de fin d’année, comme le Noël et le 31 décembre, où ces explosifs sont le plus généralement utilisés, pour rappeler l’interdiction.
«Il faut que les commerçants comprennent que cette mesure n’est pas dressée contre leurs intérêts», a-t-il insisté. Il s’agit d’amener les responsables des associations et organisations de défense des droits des commerçants à s’impliquer davantage dans la sensibilisation pour arrêter l’importation de ces produits prohibés.
«Il faut aussi que ses représentants de commerçant soient en mesure de dénoncer tous les importateurs qui seront tentés d’enfreindre cette interdiction », a-t-il noté.
Pour le commissaire principal, KANTE, l’utilisation de ses pétards trouble l’ordre public pour plusieurs raisons.
En effet, a-t-il révélé, au lendemain de l’attaque de l’hôtel Radisson Blu en novembre 2015, un incident impliquant l’utilisation d’un pétard s’est produit en face de l’hôtel Colonne. Ce jour, un enfant avait explosé son pétard, et tout de suite les gens ont été pris de panique à l’idée que c’était un nouvelle attaque terroriste en cours en ces lieux. Tout de suite, les forces de sécurité ont été mobilisées pour une intervention. Mais en fin de compte, on s’est rendu compte que c’était le bruit d’un pétard.
Au-delà des cas de panique, il arrive souvent, selon le conférencier, que les éléments de la protection civile soient sollicités pour éteindre des incendies provoqués par les pétards, notamment avant la crise de 2012.
Par ailleurs, rappelons qu’à Bamako, le plus grands incident crée par les pétards dans notre pays, remonte au réveillon de 1990. Ce soir-là, le célèbre espace culturel «Yanga», dont le toit de la paillotte principale était en chaume, a pris feu. Selon les témoignages recueillis à l’époque, l’incendie serait parti de la mauvaise manipulation de pétards.
Ailleurs dans le monde, les accidents dus aux pétards se sont multipliés ces dernières années, notamment en Amérique latine et en Asie.
En effet, malgré cette mise en garde du département de la sécurité, certains fêtards n’hésitent pas à enfreindre la mesure d’interdiction surtout en cette veille de fête de Noël, dans certains quartiers de banlieue de la capitale, des citoyens, les enfants notamment, n’hésitent pas à enfreindre cette interdiction.
C’est pourquoi, a dit le conférencier, dans le cadre de la sensibilisation, le ministère de la Sécurité, en collaboration avec celui de l’Eduction nationale, a élaboré une leçon modèle sur les dangers de l’utilisation de ces explosifs à l’attention des élèves du fondamental.
Aussi, un centre d’information a été créé par le département pour mieux informer le grand public sur toutes ses mesures de sécurité en vigueur.
De même, un numéro vert existe (80 331) pour permettre à tous les citoyens de dénoncer éventuellement, sans frais, les cas d’utilisation de pétard sur l’ensemble du territoire.
A la suite du conférencier, le président de la Chambre régional du District, Check Oumar SACKO, après avoir reconnu la pertinence de la mesure, s’est engagé à sensibiliser dans les milieux commerçants pour une meilleure observation de cette mesure.
Pour sa part, le représentant des détaillants du Dabanani, Mamadou COULIBALY, a invité l’Etat à veiller, en amont, à l’importation de ces produits.
Le moins qu’on puisse dire, les personnes bravant l’interdiction risquent une contravention. Dans les cas les plus graves, elles pourront être poursuivies devant le tribunal correctionnel pour mise en danger de la vie d’autrui.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source: info-matin