Des affrontements ont été évités de justesse hie lundi entre policiers et exploitants, chauffeurs de camions bennes suite à la décision du maire d’interdire les camions bennes certaines heures sur l’axe Kalabancoro-Cité Universitaire pendant la journée. Les transporteurs demandent au maire de revenir sur sa décision.
Suite à la décision du maire de Kalabancoro d’interdire la circulation des camions bennes principalement les camions transporteurs de sable, gravier, latérite dans la Commune de Kalabancoro pendant la journée, les transporteurs, exploitants de sable et activités affiliées, les petits commerces ont cessé toute activité hier, lundi 11 décembre 2017, pour protester contre la saisine de plusieurs documents de transports des camions par des policiers.
Une marée humaine de plusieurs milliers de personnes s’est retrouvée aux environs de 10h pour marcher sur la mairie afin d’exprimer son désaccord par rapport à la décision du maire. Des femmes, des jeunes, des vieux et même des enfants ont voulu battre le pavé.
A la sortie du lieu de regroupement, un détachement des forces de l’ordre, les ont stoppé au niveau de la Brigade de la gendarmerie.
Certains marcheurs portaient des gourdins ou de pelles et proféraient des « injures » à l’endroit du maire et des autorités. Les policiers quant à eux, étaient équipés de leurs matériels traditionnels de maintien de l’ordre. Les deux camps étaient face à face.
Quand la progression des marcheurs a été stoppée par les éléments du Commissariat de Kalabancoro, ils n’ont trouvé mieux que d’occuper l’axe qui leur avait été interdit. Ils se sont regroupés sur la route ; obligeant les usagers de cette route à emprunter une autre ruelle.
Pédagogie
Pendant que les jeunes vociféraient, le commissaire adjoint (le principal serait en mission en Egypte), avec pédagogie, a su calmer les ardeurs des « révoltés » en les faisant comprendre que « la décision du maire n’est pas bonne pour leur activité. Et que les autorités sont déjà informées sur la situation ».
Ces propos ont fait baisser la tension des « leaders » de la contestation. La sensibilisation du commissaire adjoint a payé puisque les marcheurs ont accepté de reculer, mais ont juré de ne pas laisser une seule voiture rouler sur le tronçon occupé.
« Nous ne sommes pas d’accord avec la décision du maire. Nous n’avons jamais été associés à la prise de cette décision et n’avons pas été, non plus, consultés », a laissé entendre Drissa Dienta sous le coup de la colère.
Baba Koné, exploitant de sable et propriétaire de bennes estime que « le maire doit, dans un premier temps, faire des routes dans sa Commune avant d’interdire la circulation des camions ».
A ses dires, circuler que la nuit revient à compter des cadavres le matin. « Les camionneurs vont rouler à tombeau ouvert et ceux qui vont causer des accidents ne vont pas s’arrêter. Ce sera des morts de plus », dit-il.
« Le maire, en prenant cette décision, a-t-il pensé aux nombreux chefs de familles, femmes et jeunes qui trouvent leur pitance dans le transport du sable ? La mesure du maire est trop radicale. Nous ne serons jamais d’accord » , ajoute Daouda . Il prévient que ce matin mardi, « ils vont reprendre leurs activités et circuler sur l’axe interdite et dans la Commune ».
Le maire va-t-il revoir sa copie ?
Pendant que la tension était très tendue entre policiers et manifestants, le chef du syndicat des transporteurs de sable, Mountaga Traoré et le maire, Tiecoura Hamadoun Diarra avec certains de leurs conseillers étaient en réunion.
Le maire Diarra et le syndicat a rencontreront ce matin 12 décembre le ministre de l’Enseignement supérieur. Le maire Diarra a promis à ses interlocuteurs qu’il re-examinerait sa décision en attendant que le ministère ne se décide par rapport aux mesures d’accompagnement.
En milieu de journée, les jeunes occupaient toujours le tronçon sous l’œil impuissant de la police qui a finalement réussi par les disperser
En 4 mois, à cause de l’étroitesse de la route de la Cité Universitaire de Kabala quatre étudiants et un enseignant ont été tués, écrasés par des camions transporteurs de sable et ou de gravier. Ces morts horribles ont provoqué une colère et une révolte au sein des étudiants, qui avaient fini par se faire entendre par des grèves et une marche.
Amadou Sidibé