Les responsables de la Coordination des Mouvements de l’Azawad rouspètent et grognent. Contre le gouvernement, ils ne décolèrent pas suite à l’interdiction de la circulation des motos et pick-up au centre et nord du pays, notamment dans plusieurs cercles de Mopti, Ségou, et Tombouctou.
Pour la CMA, ces mesures sécuritaires du gouvernement, édictées dans le nord et le centre, pourraient « ouvrir la voie à des amalgames dangereux » et imposer « un embargo économique à des populations civiles déjà éprouvées par plusieurs années de crise ». Pour que ces mesures «sécuritaires » ne deviennent pas « sécuriticides », la CMA « invite le gouvernement du Mali à rétablir et à garantir la liberté de circulation des populations civiles et de leurs biens dans lesdites zones » et demande à son bras séculier de la Minusma à « concentrer (ses) efforts sur cette zone pour prévenir toute violation de droits humains ».
Voici in extenso le Communiqué de la CMA
COMMUNIQUÉ N° 003/2018/ CC-CD-CMA
La Coordination des Mouvements de l’Azawad attire l’attention des autorités nationales et de la communauté internationale sur le sort des populations vivant dans le centre du pays notamment dans la région de Mopti et les cercles de Niafunké (région de Tombouctou) et Niono (région de Ségou).
En effet, les populations de cette zone sont visées depuis le premier février 2018 par une restriction de leur liberté de mouvement imposée par une décision de l’État-major général des armées du Mali, qui interdit à compter de cette date, toute circulation à moto et pick-up sans limitation de délais.
En plus d’ouvrir la voie à des amalgames dangereux en désignant tout contrevenant comme « cible militaire », cette décision impose un embargo économique à des populations civiles déjà éprouvées par plusieurs années de crise.
La CMA rappelle que dans ces zones où il n’existe aucune route aménagée, les seuls moyens de transport et d’approvisionnement en vivres, venant de l’office du Niger (région de Ségou) et la Mauritanie, sont ceux visés par cette mesure d’interdiction.
La Coordination des Mouvements de l’Azawad, qui s’interroge sur la pertinence et la légalité de cette mesure, invite le gouvernement du Mali à rétablir et à garantir la liberté de circulation des populations civiles et de leurs biens dans lesdites zones.
La CMA appelle l’organisation de droits de l’homme, y compris la division droits de l’homme de la Minusma, à concentrer leurs efforts sur cette zone pour prévenir toute violation de droits humains.
Kidal, le 06 Février 2018.
Pour la CMA : Almou Ag Mohamed
Info-matin