Il suffit le plus souvent d’un petit geste pour donner du sourire à ceux qui se sont crus oubliés par la République ou « laissés-pour-compte », pour reprendre une expression de Jacques Rancière. Dans certaines localités du Mali, frontalières avec des pays voisins comme la Guinée, le Burkina Faso ou encore la Mauritanie, depuis des décennies, les populations souffrent d’une crinière de problèmes, dont le manque d’accès à l’eau potable.
Comme le dit si bien Gisèle Halimi, militante des droits de l’homme : « Sans une étincelle d’espérance, même vague, l’homme sort de la vie avant même de mourir ». C’est ce qu’a compris le colonel Assimi Goïta. Grâce à ses œuvres sociales, issues de son fonds de souveraineté, beaucoup de laissés-pour-compte ont bénéficié d’une infrastructure d’eau potable.
Un seul bateau
Woloko, dans la région de Kayes, plus précisément le cercle de Kéniéba, est situé à 4 km de la Guinée Conakry. Dans ce village, en pleine forêt et disposant uniquement de sentiers servant de passages pour les orpailleurs qui se rendent aux nombreuses mines à ciel ouvert, une délégation dépêchée par le président Goita s’est rendue, le 12 mai pour inaugurer un forage d’eau. Un ouvrage d’une grande capacité qui est doté d’un système d’alimentation solaire.
La joie était immense et les revendications moindres. Car l’accès à l’eau potable était un rêve pour les habitants de ce hameau, selon Alpha Oumar Baïllo Diallo, maire de la commune de Fraba, où relève Woloko. Cette communauté parle une langue très proche de celle des Sossos.
A Sonky, dans la commune du Kaarta, situé à 110 km de la ville de Kita, un forage a également été installé. Les populations de cette zone n’ont pas manqué de faire savoir que cet ouvrage est une première dans leur village. Cette absence d’infrastructure hydraulique s’explique notamment par un problème de voie d’accès.
Pour rallier Sonky, avec une population à plus de 3000 habitants, à partir de Kita, c’est une voie caillouteuse, avec de la poussière et des trous à affronter. Une aventure qui peut durer au moins 3 h. Cette supplice, la conseillère spéciale et sa délégation l’a subie en vue de donner à boire à des Maliens et les rassurer que nul ne sera oublié dans le processus de la refondation. Comme elle aime à le dire : « Tous les Maliens sont dans le même bateau ». Alors chacun a intérêt que le bateau ne chavire pas.
Rêve devenu réalité
A la frontière mauritanienne, certains villages avaient envisagé un changement d’emplacement en raison du problème d’accès à l’eau potable. C’est le cas de Leegayelsow, à 1 km de la Mauritanie, dans le cercle de Yélimané. Une fois dans cette zone, le réseau « Malitel vous souhaite un bon voyage ». Pour avoir accès à l’eau potable dans ce village, les femmes parcouraient trois kilomètres, selon Abdoulaye Sow, chef du village de Leegayelsow. « Aujourd’hui, notre rêve est devenu une réalité grâce au colonel Assimi Goïta », s’est-il réjoui.
Cette problématique d’accès à l’eau potable existait également à Sigeige, village situé à 5 km de la Mauritanie, dans la région de Kayes. Durant les 20 dernières années, une fois l’hivernage terminé, les populations se déplaçaient à la recherche de points d’eau potable. Cette année, avant l’implantation de ce forage, issu du Fonds de souveraineté du président de la transition, les habitants de Sigeige envisageaient de déguerpir, a expliqué Sidi Doucouré, maire de la commune de Gori.
Le président malien de la transition, à travers les œuvres sociales, donne de l’espoir aux laissés-pour-compte.
Chiencoro Diarra