La semaine dernière, l’information sur l’occupation du village de Farabougou dans le cercle de Niono a été largement relayée dans la presse et sur les réseaux sociaux. Près d’une semaine après, la situation est toujours tendue et les populations locales n’en peuvent plus. Pour interpeller les autorités, les jeunes et les femmes de Dogofry ont marché, hier dimanche 18 octobre. L’objectif de cette manifestation était de lancer leur cri de cœur afin que les autorités puissent prendre le problème à bras le corps.
Ils étaient des dizaines de femmes et de jeunes à manifester leur colère pour que les autorités trouvent une solution à cette situation d’occupation de Farabougou qui devient insoutenable. Sur les pancartes que tenaient les manifestants, l’on pouvait lire des messages suivanats: ‘’Libérez Farabougou’’, ‘’Libérez Dogofry’’, ‘’je suis Dogofry’’, ‘’je suis Farabougou’’, ‘’On est fatigué’’, ‘’Où est le gouvernement ?’’…
Cette manifestation est la preuve que le village de Farabougou est toujours contrôlé par les djihadistes. Selon notre interlocuteur que nous avons joint par téléphone, la situation est tendue et les militaires n’ont toujours pas accès à la localité. Aussi, les vivres destinés aux populations assiégées de Farabougou ne sont toujours pas arrivés à destination.
C’est pourquoi, les femmes et les jeunes ont décidé de briser le silence en organisant cette marche pour que les autorités prennent le problème à bras le corps pour libérer la localité.
L’on apprend que beaucoup de gens n’ont pas accepté de prendre part à cette manifestation, car ayant peur des représailles qui pourraient en découler. La panique est réelle à tel point que les populations ont peur de s’afficher ou de se prononcer sur la situation.
Selon les témoignages des femmes, des habitants de Farabougou ont été enlevés par les djihadistes et sont toujours introuvables. Il n’y a ni préfet ni de sous-préfet dans la localité. Les déplacés venus de Farabougou-Coura sont logés dans la mairie et ne savent plus à quel saint se vouer.
Selon notre source, dans la nuit du samedi au dimanche 18 octobre, le pont sur la route de Farabougou a été dynamité par les djihadistes.
« La situation est très préoccupante et le déplacement dans les localités de Dogofry et Diabaly est très risqué car les occupants ont posé des mines partout », a témoigné notre interlocuteur.
A travers cette marche, les populations ont lancé un cri de cœur aux autorités pour libérer la zone afin que les paysans puissent faire leurs récoltes. Selon les manifestants, ils ne peuvent plus se rendre dans leurs champs alors que c’est la saison des récoltes.
« Nous voulons que le gouvernement trouve une solution à ce problème, que ce soit à travers le dialogue ou la force. Il faut que la population vaque à ses préoccupations. Le maire et les chefs de village ne peuvent plus résoudre ce problème. Il faut l’implication des autorités. Si la situation perdure, les paysans de la localité ne pourront pas faire la récolte du riz et ne pourront pas cultiver l’oignon cette année. Alors que la localité de Dogofry est le bastion de cette culture qui est un pilier de l’économie locale », a déclaré notre interlocuteur.
PAR MODIBO KONE
Source : INFO-MATIN